Madrigaux

Barbara Strozzi
Belle entrée en matière musicale que ce merveilleux disque de madrigaux, pour illustrer la conférence de Marc Simon : « la place des femmes dans la musique » (Samedi 12 juin à 15h, Carré d’art, Petit auditorium). 


Parmi la floraison de talents féminins en ce XVIIe siècle italien : Barbara Strozzi, compositrice professionnelle. 

Pour une femme musicienne, la composition reste soit l’apanage de l’aristocratie, comme symbole de culture, avec des leçons prises auprès des plus grands musiciens de cour, ou des maisons religieuses, où elle bénéficie de l’enseignement d’un maître de musique et peut s’exercer à la composition à la gloire de Dieu.

Née à Venise en 1619, d’une probable relation entre le célèbre poète Giulio Strozzi et une servante, elle fut adoptée et élevée par lui et reçoit une riche éducation artistique.

Ce père « adoptif » lui donne une éducation littéraire et musicale, qui révèle très jeune une musicienne douée, sensible et créative.

Luthiste et cantatrice virtuose, elle rencontre Francesco Cavalli et Claudio Monteverdi qui l’encouragent dans sa carrière musicale. Ce dernier, maître du genre madrigal inspira fortement Barbara Strozzi, mais elle apporta dans ses propres compositions plus de légèreté et même de l’ironie dans ce genre jusque là assez solennel. Magnifiques polyphonies profanes, expressives, enrichies par touches subtiles de chant populaire italien, particulièrement celui des gondoliers de Venise. 

A 25 ans elle compose son premier livre de madrigaux et preuve de sa détermination dans un monde dominé par les hommes, elle publie ses œuvres sous son nom propre, refusant la pratique courante d’utiliser un pseudonyme masculin !

Elle est membre d’Académies où poètes et musiciens débattent des productions artistiques du moment.

 

Barbara Strozzi

                     

Et une femme… indépendante !

Barbara Strozzi vécut à l’écart des conventions admises au 17e siècle, même dans une ville aussi libérée que Venise. Les 9 recueils qu’elle composa (dont certains dédiés aux plus haut cercle de la noblesse) et ses concerts au sein du salon littéraire et musical « Accademia degli Unisoni » lui assurèrent  autonomie financière et indépendance : elle mit quatre enfants au monde (sans être mariée), dont le père serait le riche mécène Giovanni Paolo Vidman (marié lui !).

Ecoutez ICI l’album qui s’ouvre sur le somptueux « Hor che'l ciel e la terra » de  Claudio Monteverdi et se referme avec le brillant et audacieux  « l’Amante modesto » de Barbara Strozzi .

Caroline B. Bibliothécaire

Barbara Strozzi : Virtuosissima compositrice par la Capella mediterranea ; 
Leonardo Garcia Alarcon, Chef d’orchestre (2009)

emprunter Barbara Strozzi: Virtuosissima compositrice à la Bibliothèque

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