Un gros carnet au stylo ...

Tombée sur ce roman graphique primé à Angoulême, j’ai été captivée par son impact visuel.Ni la thématique, ni l’esthétique ne me tentaient, mais je l’ai lu et dégusté jusqu’au bout !


Karen Keyes, est une jeune fille, vivant dans le Chicago pauvre de la fin des années 60. Le livre oscille entre la vie de cette fillette, entourée de ses proches hauts en couleur, et l’enquête qu’elle engage pour élucider le meurtre de sa belle voisine juive Anka. Cette enquête nous entraine dans le passé d’Anka, rescapée de la Shoah, et le nazisme des années 20.

Karen est passionnée par les monstres et reproduit les couvertures de « pulp », revues de genre populaires américaines. Elle est elle-même représentée comme une jeune fille loup garou, munie de charmantes canines pointues. Mais elle est aussi influencée par les tableaux de maîtres que son frère lui fait découvrir dans les musées.

C’est ainsi qu’Emil Ferris fait cohabiter tout naturellement les différentes cultures, populaire et élitiste, dans une dynamique où elles se nourrissent mutuellement.

L’album se présente sous la forme d’un carnet à spirale, entièrement dessiné aux stylos à bille en couleur. C’est un tour de force technique. Les hachures, répétées patiemment, forment un réseau  vibrant, insufflant une vie émotionnelle intense aux personnages.



Les planches très détaillées sont un régal pour les yeux qui peuvent s’attarder longuement.
Grace à son style unique, Emil Ferris nous entraîne dans son univers délirant et hors-norme. Un vrai régal !

Mireille B. bibliothécaire

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Moi ce que j’aime c’est les monstres
Emil Ferris
Ed. Monsieur Toussaint l’ouverture, 2018

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