Naruto : le Ninja imprévisible qui voulait vaincre la solitude
Un manga fleuve et addictif qui détourne le thème archi-éculé du Ninja dans un univers de Fantasy réjouissant et qui parle de la solitude de manière très mature derrière un emballage de série d’action.
Naruto de Masashi Kishimoto
Mission spéciale au pays de la lune : long métrage d’animation inspiré du manga
Cet excellent manga se déroule dans un univers de Fantasy inspiré du Japon médiéval, mais dans lequel existent certaines technologies modernes.
Chaque grand pays possède une force militaire sous la forme d’un village Shinobi chargé de diverses missions classées par ordre de difficulté : de déloger un chat dans un arbre jusqu'à protéger le seigneur féodal ou mener une guerre.
Au début de la série le village de Konoha est attaqué par le démon Kyûbi. Le chef du village se sacrifie pour sceller le démon dans le corps d’un nourrisson : Naruto !
L’œuvre de Kishimoto n’est évidemment pas exempte de tous les clichés inhérents aux Shonen Nekketsu : montée en puissance démesurée du héros, antagonistes de départ qui deviennent des alliés, tournois, ennemis de plus en plus forts… Bref, le monomythe Campbellien dans toute sa splendeur.
Mais paradoxalement, Naruto détourne un autre cliché : celui du Ninja. S’éloignant de l’image popularisée par le cinéma, Kishimoto dévoile un éventail très inventif de tenues et de techniques improbables et joue avec malice de tous les codes du genre dans un univers à la croisée du Japon médiéval et du retro-futurisme Steampunk.
Au-delà, la série parle avant tout de la solitude et de ses effets, puisque Naruto est rejeté par l’ensemble de son village pour être un Jinchûriki, l’hôte d’un démon, susceptible à tout moment de se laisser dépasser par les formidables pouvoirs de Kyûbi et de tout détruire autour de lui.
Ainsi, de nombreux personnages permettrons à la série de parler de la solitude, chacun d’entre eux y étant confronté et réagissant de manière différente, présentant à Naruto un miroir déformé de sa propre souffrance.
La principale préoccupation de Naruto est donc de prouver sa valeur aux yeux de ceux qui ne voient en lui que le réceptacle d’un démon qui leur a causé beaucoup de tort.
Par ailleurs, un des points forts du manga c’est sa relative absence de manichéisme, puisque les protagonistes comme les institutions naviguent dans toutes les zones de gris entre la lumière et l’obscurité.
À l’image de la vie réelle, chacun possède de solides raisons d’agir comme il le fait et rien n’est jamais gratuit. Ce sera l’occasion de parler des dommages collatéraux, des victimes de guerres, du bien commun au service de l’état…etc.
Cela est dû à une formidable caractérisation des personnages, pas forcément toujours fine, mais souvent juste et dans laquelle chacun sera susceptible de se reconnaître.
En particulier Naruto, qui cherchera toujours à faire entendre raison à ses adversaires par le dialogue plutôt que par la force en leur montrant qu’une autre voix que celle de la violence est possible.
Par ailleurs, le manga parle beaucoup d’apprentissage, de transmission, de passage de flambeau entre un maitre et son élève ou entre camarades.
D’ailleurs, la relation maitre/élève ou encore Kohai/Sempai est très prégnante dans Naruto et sous-tend toutes les relations au sein de l’œuvre.
Il est donc normal de voir les personnages apprendre en grandissant, avant de devenir eux-mêmes le réceptacle d’un savoir qu’ils transmettront à la génération suivante dont on lira les aventures dans la suite de Naruto, intitulée Boruto, qui commence bientôt au Japon.
Comme souvent au Japon, Naruto a été adapté en série d’animation. Deux séries, produites par le studio Pierrot, adaptent le manga de Kishimoto : Naruto et Naruto Shippuden.
Elles sont de bonne facture globale et bénéficient d’un excellent doublage. Malheureusement, elles sont inégales en qualité, car l’animation est en dent de scie, tantôt géniale, tantôt fainéante.
Mais le principal défaut réside dans les épisodes de remplissage qui n’adaptent pas le manga et qui sont donc sans impact sur l’intrigue globale en plus d’être peu passionnants. Dommage, car ils alourdissent le récit en apportant des digressions parfois très longues (une centaine d’épisodes) dans un récit bien équilibré au départ.
En revanche, les bandes originales (de Toshio Masuda pour naruto et Yasuharu Takanashi pour Naruto Shippuden) sont incroyables, même si un peu répétitives, et illustrent à merveille l’histoire de Kishimoto.
Enfin, à noter, l’existence de deux longs métrages d’animation qui prennent la suite tant du manga que de la série d’animation : "Naruto : The Last" et "Boruto : Naruto, le film", deux chefs d’œuvres (en particulier Boruto) qui offrent à ceux qui connaissent bien la série une superbe conclusion.
Nicolas G.
Naruto de Masashi Kishimoto
Mission spéciale au pays de la lune : long métrage d’animation inspiré du manga
Cet excellent manga se déroule dans un univers de Fantasy inspiré du Japon médiéval, mais dans lequel existent certaines technologies modernes.
Chaque grand pays possède une force militaire sous la forme d’un village Shinobi chargé de diverses missions classées par ordre de difficulté : de déloger un chat dans un arbre jusqu'à protéger le seigneur féodal ou mener une guerre.
Au début de la série le village de Konoha est attaqué par le démon Kyûbi. Le chef du village se sacrifie pour sceller le démon dans le corps d’un nourrisson : Naruto !
Suivre certains clichés mais en détourner d’autres
L’œuvre de Kishimoto n’est évidemment pas exempte de tous les clichés inhérents aux Shonen Nekketsu : montée en puissance démesurée du héros, antagonistes de départ qui deviennent des alliés, tournois, ennemis de plus en plus forts… Bref, le monomythe Campbellien dans toute sa splendeur.
Mais paradoxalement, Naruto détourne un autre cliché : celui du Ninja. S’éloignant de l’image popularisée par le cinéma, Kishimoto dévoile un éventail très inventif de tenues et de techniques improbables et joue avec malice de tous les codes du genre dans un univers à la croisée du Japon médiéval et du retro-futurisme Steampunk.
La solitude et ses effets
Au-delà, la série parle avant tout de la solitude et de ses effets, puisque Naruto est rejeté par l’ensemble de son village pour être un Jinchûriki, l’hôte d’un démon, susceptible à tout moment de se laisser dépasser par les formidables pouvoirs de Kyûbi et de tout détruire autour de lui.
Ainsi, de nombreux personnages permettrons à la série de parler de la solitude, chacun d’entre eux y étant confronté et réagissant de manière différente, présentant à Naruto un miroir déformé de sa propre souffrance.
La principale préoccupation de Naruto est donc de prouver sa valeur aux yeux de ceux qui ne voient en lui que le réceptacle d’un démon qui leur a causé beaucoup de tort.
Convaincre par la discussion plutôt que par la force
Par ailleurs, un des points forts du manga c’est sa relative absence de manichéisme, puisque les protagonistes comme les institutions naviguent dans toutes les zones de gris entre la lumière et l’obscurité.
À l’image de la vie réelle, chacun possède de solides raisons d’agir comme il le fait et rien n’est jamais gratuit. Ce sera l’occasion de parler des dommages collatéraux, des victimes de guerres, du bien commun au service de l’état…etc.
Cela est dû à une formidable caractérisation des personnages, pas forcément toujours fine, mais souvent juste et dans laquelle chacun sera susceptible de se reconnaître.
En particulier Naruto, qui cherchera toujours à faire entendre raison à ses adversaires par le dialogue plutôt que par la force en leur montrant qu’une autre voix que celle de la violence est possible.
Transmission et héritage : ce que l’on laisse derrière soi
Par ailleurs, le manga parle beaucoup d’apprentissage, de transmission, de passage de flambeau entre un maitre et son élève ou entre camarades.
D’ailleurs, la relation maitre/élève ou encore Kohai/Sempai est très prégnante dans Naruto et sous-tend toutes les relations au sein de l’œuvre.
Il est donc normal de voir les personnages apprendre en grandissant, avant de devenir eux-mêmes le réceptacle d’un savoir qu’ils transmettront à la génération suivante dont on lira les aventures dans la suite de Naruto, intitulée Boruto, qui commence bientôt au Japon.
L’adaptation animée entre coups de génie et remplissage commercial
Comme souvent au Japon, Naruto a été adapté en série d’animation. Deux séries, produites par le studio Pierrot, adaptent le manga de Kishimoto : Naruto et Naruto Shippuden.
Elles sont de bonne facture globale et bénéficient d’un excellent doublage. Malheureusement, elles sont inégales en qualité, car l’animation est en dent de scie, tantôt géniale, tantôt fainéante.
Mais le principal défaut réside dans les épisodes de remplissage qui n’adaptent pas le manga et qui sont donc sans impact sur l’intrigue globale en plus d’être peu passionnants. Dommage, car ils alourdissent le récit en apportant des digressions parfois très longues (une centaine d’épisodes) dans un récit bien équilibré au départ.
En revanche, les bandes originales (de Toshio Masuda pour naruto et Yasuharu Takanashi pour Naruto Shippuden) sont incroyables, même si un peu répétitives, et illustrent à merveille l’histoire de Kishimoto.
Enfin, à noter, l’existence de deux longs métrages d’animation qui prennent la suite tant du manga que de la série d’animation : "Naruto : The Last" et "Boruto : Naruto, le film", deux chefs d’œuvres (en particulier Boruto) qui offrent à ceux qui connaissent bien la série une superbe conclusion.
Nicolas G.
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