Evacuation

« Evacuation » est un conte urbain qui se déroule dans une Tel-Aviv vidée de ses habitants pour cause de guerre. Plus qu’à ses habitants, lesquels sont de tous bords et de toutes ethnies, c’est à la ville elle-même que l’ode est dédiée. Théâtre d’un conflit interminable, elle témoigne du besoin et désir incommensurable que  l’humanité a de la liberté et de la vie.

A Tel Aviv, la menace d'une guerre conduit à l’évacuation de la population

Saba a décidé que la guerre ne lui gâcherait pas la vie. Il descend du bus à la dernière minute, entraînant avec lui son petit-fils, Naor et Yaël, la petite amie de ce dernier. Tous trois errent dans la ville déserte sous le bruit terrifiant des roquettes, les hurlements des sirènes, la peur de rencontrer une patrouille : Saba, épris de littérature et de ses mondes absurdes, Naor, cinéaste amateur et Yaël, artiste aux idéaux intacts qui peint les étoiles.

Observation, néant, effacement du monde, attitude faussement désinvolte …

« Ça ne t’est jamais arrivé, à toi, de faire abstraction de ce qu’il se passe autour ? Comme si tu étais un personnage de Beckett. D’éprouver ce sentiment de dérision. À propos de tout. Comme si tu étais Molloy. »

Nos trois acolytes défient les bombes et vivent dans la ville comme si de rien n’était. Une envie féroce de défier la réalité, de se  rebeller, de vivre libre.

Raphaël Jerusalmy nous livre,  comme souvent,  un roman court et efficace. Le style épuré, dépouillé et rythmé donne force et énergie au récit alors même que la désinvolture, la nonchalance des personnages met le lecteur hors du temps. Est-ce cet  « espace-temps » qui crée un certain ennui  au long de la lecture de  cette ode pleine de poésie ?

Isabelle M. Bibliothécaire

Evacuation
Raphaël Jerusalmy
Actes Sud 2017

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