Écho des livres du samedi 25 novembre
Samedi 25 novembre, nous nous retrouvons à la médiathèque
Marc Bernard, pour à nouveau nous raconter nos lectures :
Denise a lu :
« Le
lac » de yana Vagner
Résumé : Au
terme d'une longue fuite à travers la Russie ravagée par une pandémie, Anna et
ses dix compagnons atteignent le but de leur périple : un cabanon sur le lac
Vogonzero, à la frontière finlandaise, refuge sûr à l'abri de toute
contamination. Ils réapprennent à vivre ensemble malgré les tensions, le froid,
le manque de nourriture et d'intimité. Mais la survie est plus difficile encore
que la fuite.
La question de ce
livre, c’est comment devenir Robinson Crusoé dans un monde hostile… ?
Comment survivre à un virus mortel ? Comment se nourrir ? Cela montre
aussi qu’en cas de retour à la survie pure, les hommes redeviennent des
« bêtes » : on va les voir se battre pour les femmes, par
exemple.
« La
tour abolie » par Gérard Mordillat
Résumé : La tour Magister s'élève sur 38 étages au cœur de la
Défense. Elle s'enfonce également dans sept sous-sols où survit une population
de misérables, de junkies et de déclassés. Ces deux mondes s'ignorent, jusqu'au
moment où ceux qui vivent en bas décident de monter les marches de la tour,
n'hésitant pas à transgresser l'ordre social. .
Pour moi, il s’agit
d’une représentation du monde social au vitriol, c’est du Tarantino, du Jérome
Bosch (La Damnation), du Zola à la sauce moderne !!! Le haut de la tour
est occupé par les beaux gosses et les super women, qui ne cherchent qu’à
s’éliminer les uns les autres. Au sous-sol, les sans-dents, les rampants, les
rats.
Le style est
magnifique, et s’adapte au milieu décrit : on est dans la gadoue, ou dans
les draps de soie.
Chantal a lu :
« Seul
dans Berlin » par Hans Fallada
Résumé : Met en scène le quotidien d'un immeuble de la
rue Jablonski où citoyens allemands, juifs ou non, persécuteurs et persécutés,
tentent de survivre dans des conditions extrêmes.
Primo Lévi décrivait
ce livre comme « l’un des plus beaux livres sur la résistance allemande
anti-nazie ». Il s’agit vraiment d’un très beau bouquin, et étonnant, car
date de 1947 : il est écrit à chaud !
C’est un chef d’œuvre,
à lire absolument !
« Bakhita »
par Véronique Olmi
Résumé : Bakhita, née au Darfour au milieu du XIXe
siècle, est enlevée par des négriers à l'âge de 7 ans. Revendue sur un marché
des esclaves au Soudan, elle passera de maître en maître et sera rachetée par
le consul d'Italie. Placée chez des religieuses, elle demande à y être baptisée
puis à devenir sœur.
Voici un roman
biographique à l’écriture somptueuse : l’auteur arrive à nous faire vivre
la douleur de l’héroïne de l’intérieur. Il s’agit d’une hagiographie, car elle
sera reconnue « sainte » par l’église.
Un bouquin vraiment
magnifique !
« Et
qui va promener le chien ? » par Stephen McCauley
Résumé : A trente-cinq ans, Clyde a l'impression d'être
au point mort. À l'âge où d'autres sont à leur apogée, il a bien du mal à
affronter les petites galères quotidiennes : entre le souvenir obsédant de son
ex-petit ami, un job déprimant, un colocataire immature et une soeur un peu
dépassée depuis son divorce, il a pris le parti de promener sur le monde un
regard désabusé et incisif.
Si vous avez envie de
rire… voici des personnages paumés, allumés, avec un bel humour new-yorkais.
Une lecture très
sympa !
« Les
fantômes du vieux pays » par Nathan Hill
Résumé : Aux États-Unis, le gouverneur Packer, candidat à la
présidentielle, est agressé en public par une femme d'âge mûr, Faye
Andresen-Anderson. Les médias s'emparent de son histoire et la surnomment
Calamity Packer. Seul Samuel Anderson, professeur d'anglais à l'université de
Chicago, passe à côté du fait divers, trop occupé à jouer en ligne. Pourtant,
Calamity Packer n'est autre que sa mère !
Il y a dans ce bouquin
une analyse de mai 68, mais là-bas : les émeutes à Chicago…Un bon
bouquin !
« La
vie rêvée d’Ernesto G. », par Jean-Michel Guenassia
Résumé : Du Paris des années 1930 à l'effondrement
communiste des années 1980, le parcours de Joseph Kaplan, fils et petit-fils de
médecins praguois : ses amours, ses engagements, ses désillusions et surtout la
rencontre, en 1966, avec un révolutionnaire cubain, un certain Ernesto G., dans
son sanatorium de Prague, qui bouleversa sa vie.
Evelyne : C’est
facile à lire…
Chantal : Et très
agréable,
Claude : oui,
mais ça fait redite avec le « club des incorrigibles
optimistes » !
Evelyne et Chantal (en
chœur) : Oh non, pas d’accord !!!
Il s’agit de la vie
d’un homme, de sa naissance à sa mort, sa traversée du siècle.
Claude : C’ est vraiment une saga. Mais je n’ai pas
trop aimé justement l’intervention d’Ernesto G., cela ne rajoute pas vraiment
au roman…
Evelyne : Ce
n’est pas toujours réussi, les romans sur des faits avérés, mais on peut dire
que celui-ci l’est.
Evelyne a lu :
« Le
dos crawlé » par Eric Fottorino
Résumé : En 1976, Marin a treize ans et Lisa en a dix.
Ils évoluent entre l'oncle Abel, monsieur Archibouleau, monsieur Maxence, le
père Juillet, le chat Grizzly et Plouff le chien. C'est l'été et leur enfance
se termine.
Fottorino fait parler
comme narrateur un gamin de 13 ans, qui a l’air d’en avoir huit… mais ça se
lit !
« La
tresse » de Laetitia Colombani
Résumé : Les destins croisés de trois femmes, sur trois
continents différents. En Inde, Smita est intouchable. Elle rêve de voir sa
fille échapper aux traditions et apprendre à lire. Julia est ouvrière à
Palerme. Quand son père est victime d'un grave accident, elle découvre que
l'atelier familial est ruiné. Enfin, Sarah, avocate canadienne, apprend qu'elle
est atteinte d'un cancer du sein.
La tresse, c’est ce
qui relie ces trois femmes. Le livre est bien écrit, et on adhère aux trois
personnages.
Un bon bouquin !
Résumé : Ma Taffy sent monter sa colère. L'instituteur
d'Augustown, quartier pauvre de Kingston, a coupé les dreadlocks de son petit
fils Kaia, sacrilège impardonnable. Pour lui donner la mesure de ce qui gronde,
elle lui raconte la montée en puissance d'Alexander Bedward, le prêcheur
volant, et sa véritable ascension, à laquelle elle a assisté.
Par moment, ça parle
créole dans le bouquin, alors, tu as envie de parler sans les « r »,
comme en créole. Ce bouquin est à la fois charmant et terrible…
Claude a lu :
« l’évasion »
de Dominique Manotti
Résumé : En Italie, Filippo se lie d'amitié avec Marco,
un ancien leader des Brigades rouges. Ensemble, ils parviennent à s'échapper
puis se séparent rapidement. Alors que Filippo se cache dans les bois dans le
nord de l'Italie, il apprend par la presse le décès de Marco lors d'un hold-up
dans une banque à Milan. Il décide alors de passer la frontière pour trouver
refuge en France et se met à l'écriture.
Un bouquin très
engagé, une sorte de polar, sur fond de brigades rouges, de services secrets
italiens et français, de compromissions avec la mafia, et avec l’extrême
droite. Le fonds historique est très intéressant !
« La
petite fille et le monde secret » par Maren Uthaug
Résumé : A 7 ans, Risten est forcée de quitter le nord
de la Norvège pour aller vivre chez son père et sa nouvelle femme dans le sud
du Danemark. Mais, habitée par les croyances et les superstitions ancestrales
de la culture Sami, elle se retrouve perdue face aux normes de la société
moderne.
Il s’agit d’une
histoire où la petite fille a trois mères, et plein d’autres choses
étranges : légendes, gens curieux, aurores boréales, étranges chevelures,
des personnages très durs (comme cette mère qui donne son enfant) à la limite
de la méchanceté !
Un livre très
intéressant !
« Là
où l’histoire se termine » par Alessandro Piperno
Résumé : Dans les années 1990, après l'échec de deux
mariages, Matteo Zevi, incorrigible hâbleur et dragueur, quitte Rome pour Los
Angeles afin d'échapper à ses créanciers. Seize ans plus tard, à la mort de
l'un d'eux, le voici de retour. Accueilli par ses enfants avec un mélange
d'indifférence et d'animosité, il se jette sans retenue dans les retrouvailles
avec la ville éternelle, résolu à dévorer la vie.
Encore une histoire de
famille… dans ce cas, famille juive romaine. Matéo est un beau garçon, coureur,
même polygame… et toujours dans des situations invraisemblables.
J’ai beaucoup aimé ce
livre : une histoire romanesque, avec des personnages attachants et très
bien observés.
Sandrine a lu :
« Buvard ,
une biographie de Caroline N. Spacek» par Julia Kerninon
Résumé : Très jeune, Caroline Spacek a connu une gloire
littéraire rapide et scandaleuse après une enfance marquée par la violence et
la marginalité. Elle vit à présent en solitaire dans la campagne anglaise. Un
jeune homme réussit à forcer sa porte et finit par s'installer chez elle. Il
recueille le récit de sa vie.
Après son précédent
roman « Le dernier amour d’Attila Kiss », que j’avais beaucoup aimé,
Julia Kerninon confirme qu’elle est une vraie écrivain, malgré son très jeune
âge. Elle est étonnante de précocité et de profondeur, elle a un recul certain
sur l’écriture, et elle la met en abîme : elle écrit sur le fait d’écrire.
« De
griffes et de crocs » par Jo Walton
Résumé : Bon Agornin a eu une longue et belle vie, mais
sa fin est proche, il le sent. Étendu près de son trésor, il attend la mort.
Toute sa famille est réunie pour vivre avec lui ses derniers instants : ses
deux fils et ses trois filles, ainsi que son gendre, l’Illustre Daverak qui
héritera de son domaine.
Bon Agornin tient absolument à se confesser à son fils aîné, il veut partir absous de ses péchés, d’autant que ceux-ci sont immenses…
Bon Agornin tient absolument à se confesser à son fils aîné, il veut partir absous de ses péchés, d’autant que ceux-ci sont immenses…
Là encore, j’attends
cette écrivain au tournant, car ses précédents livres, surtout
« Morwenna » et « Mes vrais enfants », ont été de grands
plaisirs de lecture. Ici, beaucoup de plaisir également, du fait de
l’originalité du sujet (vie et mœurs des dragons de la « haute »), du
ton, un peu ampoulé (un peu victorien)… un bouquin original !
« Homo
deus, une brève histoire de l’avenir » par Yuval Noah Harari
Harari nous offre,
dans cette somme de connaissances, de prendre un peu de hauteur par rapport à
notre situation actuelle d’humains pris dans la tempête de l’ère des médias de
masse, des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle… il compile
pour nous des tas de faits, données, statistiques, et nous invite à nous assoir
à la table du savoir, afin de réfléchir avec lui.
On a la sensation, à
la fin de cette lecture, d’être plus intelligent, plus posé, d’avoir un regard
plus encyclopédique sur la situation de l’humanité… et c’est énorme !
Et on se revoit le 23
décembre, en attendant, bonnes lectures !
Sandrine S.
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