La mémoire du Désert

PROTESTANTISMES ET IMAGES - 1517-2017 - 500 ans de la Réforme 6/6


Á partir de 1765, les assemblées protestantes de Nîmes, tolérées de fait, se tiennent aux portes de la ville, à la carrière de Lecques, dans l’actuel quartier de la Cigale. En 1780, Joseph Boze, futur peintre du Roi, assiste, bien que catholique, à l’une d’elles et en réalise un dessin mis en gravure en 1785 par Benoît-Louis Henriquez.


Joseph BOZE, [Assemblée au Désert], gravé par Henriquez. –  [S.l.] : [s.n.], [1785]. – 60 x 80 cm (Musée du Vieux Nîmes)


Le prix élevé de l’estampe dont le tirage est estimé à 850 exemplaires en fait un échec commercial. Cette image sera néanmoins popularisée par une lithographie de plus petit format, publiée par Fabre après 1837 et rééditée vers 1890.

Les assemblées du Désert montrant la persévérance dans la foi des protestants et leur résistance pacifique à la persécution sont un des thèmes privilégiés de l’iconographie mémorielle huguenote. Ces assemblées sont également « rejouées » dans des cérémonies commémoratives.


C’est le cas à Nîmes, le jeudi 26 mai 1859, avec le culte de plein air célébré pour le 300e anniversaire du synode constituant des églises réformées de France, qui réunit entre 20 et 25 000 personnes dont 110 pasteurs. Ces cérémonies commémoratives sont elles-mêmes représentées et viennent nourrir au second degré la mémoire huguenote.

On peut voir un certain nombre de ces représentations, dont les six lithographies connues de l’assemblée de 1859, dans l’exposition Protestantismes et images. Hall de Carré d’art, jusqu’au 3 décembre.


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