« La poésie, même pas peur » ? Retour sur le Printemps des Poètes 2016 au médiabus

Bien sûr que si, ça fait peur, la poésie !
Et ça fait bien autre chose aussi…



Comment la poésie s’est invitée au médiabus…

A l’origine, deux bibliothécaires, «fondues» de poésie et de lecture à haute voix décident d’en offrir de pleines brassées aux lecteurs du médiabus, à l’occasion du Printemps des Poètes. 

Toute une semaine donc, elles ont partagé leurs coups de foudre poétiques avec les lecteurs de tous âges : façon « pioche-poème »  ou « brigade d’intervention poétique », clamés à la cantonade, à une ou deux voix, ou murmurés au creux de l’oreille…
Le bus s’était refait une beauté aux couleurs du printemps : premières pâquerettes et pimpantes fleurettes du jardin, poèmes de toutes les couleurs suspendus comme des drapeaux de prières tibétains, quelques instruments ethniques pour soutenir l’écoute et s’ancrer dans le son, le rythme, la fête… et c’était parti ! 




La poésie dans tous ses états !


Les enfants des crèches se sont montrés particulièrement réceptifs à la forme poétique, et enthousiastes. Les collégiens et enseignants du collège des Oliviers, quant à eux, ont bénéficié d’une matinée de « brigade d’intervention poétique » menée par la comédienne Claire Terral,  interrompant joyeusement les cours…ou le travail dans les bureaux,

à la loge !
En point d’orgue de la manifestation, deux lectures à voix haute, par Claire Terral, l’une à la Maison de Quartier de Castanet, l’autre au collège des Oliviers. Claire a choisi de se consacrer à cette forme d’expression, qui permet davantage de proximité et de rencontre avec les publics. Et elle aime ça, visiblement ! Elle nous a tour à tour amusés, émus, fait rire, interrogés, charmés, laissés perplexes. Et offert bien des découvertes : des auteurs récents, voire jeunes, des formes nouvelles, vivantes, qui déplacent, décoiffent un peu la poésie. « Ah, si nous avions su que c’était si bien, nous aurions amené des amis ! », ont dit certains !

 




La poésie, ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

 

Au fil de la semaine et des lectures, que de réactions contrastées ! De «J’ai pas le temps» à «J’aime pas la poésie» en passant par la colère (si, si !), le rire nerveux ou en éclat, les confidences, la nostalgie, le goût de l’enfance… et bien des «Merci ! ça fait du bien !»
Comme si, un instant, on avait fait reculer la pression du temps, de la vie qui court, comme si on s’était mutuellement offert une bulle d’oxygène, à peine un bol d’air…en tout cas bien souvent un sourire, une connivence.
Ou encore, «ça fait réfléchir !»,  «C’est profond, ce qu’il dit !», ou «C’est bien dit, c’est bien ça !» : on s’y reconnaît, on retrouve une expérience commune avec cet auteur qu’on ne connaît pas, ou que l’on redécouvre.
 

Au médiabus, on s’est offert une bonne goulée de poésie, et l’assurance renouvelée qu’elle est tout à la fois totalement inutile et absolument indispensable !
 

Allez, on vous en partage un petit pour la route !


C’est un poème de Laurence Vielle, poétesse belge qui «écrit-dit», écrit en marchant, en vivant, écrit avec son corps (allez la découvrir sur Youtube lisant ce poème). Son dernier livre OUF (avec cd) a reçu le Prix de l’Académie Charles Cros de la parole enregistrée.


La terre tourne (extrait)


La terre tourne
C’est arrivé C’est arrivé comme ça
C’est arrivé
C’est tout à coup
Qu’j’ai senti la terre
Qu’j’ai senti la terre
Qu’j’l’ai sentie tourner
Et que j’tournais
Que j’tournais
Oh oui que j’tournais avec elle
Je m’suis sentie
Rouler avec elle
Comme une bille
Autour du soleil Et TchAc 



Cora D.





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