De l’émotion aux mots, et retour : V.H.S. (Very Human Simplement), de Nicolas Vargas

© Jean-Louis Duzert
Il dit écrire pour faire sortir ce qui ne passe pas. Et il en passe, des émotions, sur le papier et sur la scène.
Au-dehors de la poésie qui ronronne, Nicolas Vargas est un remueur de première.
 
A côté des poètes qui regardent leurs textes passer, placides, l’œil doux, il y a les poètes qui prennent leurs mots à bras-le-corps. Nicolas Vargas fait partie de cette seconde équipe et n’hésite pas à se lancer en première ligne, autant en tant que performer qu’auteur.



De sa jeunesse encore bien récente (il est né en 1980), il plonge dans sa mémoire tout au long de son livre le plus turbulent, V.H.S. (pour Very Human Simplement).
En une soixantaine de pages drôles, nerveuses et nostalgiques, Nicolas Vargas sonde ses souvenirs, ainsi que ceux qu’il a en partage avec ses parents (sans forcément qu’ils s’en rappellent eux-mêmes), il se rappelle son institutrice de l’école communale de Goudon
(dont il est toujours plus ou moins amoureux), il évoque ses copains du bal d’Aubarède
(le bar à bagarres du samedi soir), il se remémore « le feu père de Stéphane (qui) avait bu un Perrier cul-sec » ou « Christophe (qui) cassait les verres avec ses dents », etc…
Tout un petit monde, comme on dit, son petit monde, à Nicolas Vargas, lequel – bien sûr – est le nôtre.

Qui n’a jamais eu le sentiment que ses souvenirs étaient les plus grands, les plus beaux,

les plus traumatisants, les plus moches, les plus attendrissants ? A peu de chose près, personne. C’est pour cette raison que les mots de Nicolas Vargas dans V.H.S. touchent tant. Le passé n’est qu’un prétexte pour faire passer l’émotion de l’auteur au lecteur,
et retour. C’est le but premier de la poésie, ce n’est pas nouveau, il n’y a rien de très  remuant là-dedans, pourrait-on dire… c’est sur ce point que Nicolas Vargas surprend.
A partir de son cartable empli de sa mémoire toute personnelle il fait cheminer le lecteur en même temps que lui dans quelque chose qui n’est pas de l’ordre du pathos, ni de la dérision, ni de la cruauté, ni de la mélancolie… Il y a un goût particulier aux sentiments qu’il fait naître au long de V.H.S., une saveur vraiment inédite


Un poète physiquement engagé


C’est peut-être parce que Nicolas Vargas est un poète physiquement engagé,

qui «fait des livres» comme il monte sur scène ou comme il communique avec une classe d’enfants : sans se limiter à quoi que ce soit mais en cherchant l’intériorité.
Nicolas Vargas parle de ce qu’il est au fond de lui, c’est-à-dire sans doute à peu près la même chose que ce que nous sommes tous.  Comme tout vrai poète, son travail c’est de nous mettre en mouvement vers nous-même, et à travers lui. A noter que Nicolas Vargas a choisi pour titre d’un de ces livres « Emovere ».
Un mot latin qui parle de lui-même. 

Guillaume B. Bibliothécaire 


Nicolas Vargas : V.H.S. (Very Human Simplement), Lanskine, 2017


En résidence à Nîmes pour le Printemps des poètes, Nicolas Vargas lira et dira ses textes :



  • le mercredi 14 mars à 15h à la Bibliothèque Serre-Cavalier,
  • le jeudi 15 mars à 14h au Centre Socio-Culturel et Sportif Jean Paulhan (autour de la restitution d’un atelier d’écriture réalisé avec des élèves de l’école Paul Marcelin),
  • le jeudi 15 mars à 17h30 au Médiabus, arrêt Nemausus,
  • le vendredi 16 mars à 17h30 à la médiathèque Marc Bernard

Aucun commentaire:

Fourni par Blogger.