Au coeur d'un Mississippi violent et déshumanisé : Joe de Larry Brown
Si vous pensiez tout connaître du genre humain, ce roman du "terroir" risque de vous déstabiliser : un microcosme où la noirceur des sentiments rivalise avec la brutalité des actes.
Roman de Larry Brown
Adapté au cinéma par David Gordon Green
Gary, cet adolescent en quête de la figure paternelle, veut exister, malgré le poids d'une famille
qu'il maintient à la limite de l'indigence.
Le Vieux, son père, est l'aboutissement d'une vie parsemée de regrets, d'échecs, de rancoeur, de violence et de mort.
Joe Ransom, ex-taulard, divorcé, veut donner un sens à sa vie. Mais ses démons, l'alcool et la violence l'attirent vers le précipice.
Larry Brown nous décrit la vie simple, souvent hostile, parfois violente, d'hommes et de femmes que la vie n'a pas épargnés. Une tendance à l'auto-destruction qui compense la vacuité de leur existence.
On pourra regretter que les passages concernant son ex-femme et sa fille n'apparaissent pas dans le film : ils illustrent pourtant avec force le passé douloureux de Joe.
L'adaptation quant à elle, réussit le véritable tour de force de nous décrire à travers les parcours de ces 3 personnages, la seule et même personne. A des ages différents, marquées par les occasions manquées et les opportunités saisies.
Le script souligne avec force l'authenticité des personnages qui s'inscrivent dans la pure tradition des Tennessee Williams et autres Steinbeck et Faulkner.
Frottez-vous à cet univers à l'âpreté parfois insoutenable, vous n'en ressortirez que plus humain !
Cédric
Roman de Larry Brown
Adapté au cinéma par David Gordon Green
Famille décomposée
Si les personnages de Larry Brown suscite une forme d'empathie, c'est avant tout parce qu'il réussit à travers son écriture à décrire sans jugement de valeur , ni regard moraliste, un monde qu'il connait bien. Sans parler de roman autobiographique, on imagine sans difficulté que chacun des personnages principaux, le Vieux, Joe et Gary, ne surgissent pas que de l'imagination de ce romancier au style particulièrement direct.
Gary, cet adolescent en quête de la figure paternelle, veut exister, malgré le poids d'une famille
qu'il maintient à la limite de l'indigence.
Le Vieux, son père, est l'aboutissement d'une vie parsemée de regrets, d'échecs, de rancoeur, de violence et de mort.
Joe Ransom, ex-taulard, divorcé, veut donner un sens à sa vie. Mais ses démons, l'alcool et la violence l'attirent vers le précipice.
La difficulté de vivre
Ce qui rend la lecture de ce roman intéressante et captivante, c'est le milieu dans lequel les personnages évoluent. Des forêts empoisonnées par la main de l'homme qui se tue à la tâche pour survivre. On est loin de l'American way of life.
Larry Brown nous décrit la vie simple, souvent hostile, parfois violente, d'hommes et de femmes que la vie n'a pas épargnés. Une tendance à l'auto-destruction qui compense la vacuité de leur existence.
Le poison dans le sang
Si David Gordon Green s'est fait remarquer par une sensibilité cinématographique à la limite de la poésie, il reste dans le ton du roman de Larry Brown. Le personnage quasi mythique de Joe, interprété par un Nicolas Cage brillant et juste, est le dernier anti-héros américain du Sud, un vrai hors la loi, avec une conception du monde simpliste. Il se croit au dessous de tout tant son amour propre a été mise à mal par les vicissitudes de la vie.On pourra regretter que les passages concernant son ex-femme et sa fille n'apparaissent pas dans le film : ils illustrent pourtant avec force le passé douloureux de Joe.
L'adaptation quant à elle, réussit le véritable tour de force de nous décrire à travers les parcours de ces 3 personnages, la seule et même personne. A des ages différents, marquées par les occasions manquées et les opportunités saisies.
Le script souligne avec force l'authenticité des personnages qui s'inscrivent dans la pure tradition des Tennessee Williams et autres Steinbeck et Faulkner.
Frottez-vous à cet univers à l'âpreté parfois insoutenable, vous n'en ressortirez que plus humain !
Cédric
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