Beaucoup de bruit pour rien : Joss Whedon et compagnie

SEMAINE ÉCRANS BRITANNIQUES

Le réalisateur d’Avengers, qui adapte Shakespeare dans un film intimiste, au premier abord c’est incongru. Pourtant, c’est une évidence quand on considère l’ensemble de son œuvre…

l'affiche du film



Pièce original de William Shakespeare

Adapté à l'écran par Joss Whedon : projeté au cinéma le sémaphore de Nîmes le mardi 18 février à 18H15 dans le cadre du festival.
 
Également adapté à l'écran en 1993 par Kenneth Branagh

Sur les traces de Shakespeare


Joss Whedon ne s’est jamais caché de l’influence de Shakespeare sur son travail de scénariste.

En témoignent de nombreux épisodes de Buffy The Vampire Slayer, entre tension dramatique, instants comiques et décors théâtraux.

D’ailleurs, l’œuvre de Whedon est truffée de références au dramaturge, dans les dialogues, dans les personnages et dans les enjeux.

Rien d’étonnant au final à ce que le cinéaste réunisse ses acteurs fétiches autour du texte de Shakespeare.

L’univers de Joss Whedon ?


béatrice se cache

Car, Beaucoup de bruit pour rien est un film de potes.

Pendant quelques jours, dans sa propre maison, Joss Whedon a invité quelques copains acteurs à tourner ce film très personnel dans ce qui peut-être vu comme une vraie réunion de famille, au carrefour de toutes les autres œuvres du réalisateur.

Il faut dire que le fan est aux anges ! Si vous avez aimé Buffy/Angel, vous serez ravi de retrouver Amy Acker et Alexis Denisof dans un beau chassé-croisé amoureux, si vous préférez Firefly vous rirez devant la prestation hilarante de Nathan Fillion.

Tout ce petit monde se fait plaisir et ça se voit. Les acteurs s’éclatent et Whedon se fait discret derrière leur prestation.

À tel point, que les spectateurs non familiers avec l’univers du scénariste/réalisateur pourront parfois, de manière trouble, se sentir exclus du trip.


Des partis pris osés

La pièce a déjà été adaptée par Keneth Branagh et le film est considéré comme culte ? Qu’à cela ne tienne, on modernise la forme…mais en noir et blanc et avec les dialogues d’époque !

Ce choix, pas nécessairement original, mais audacieux, confère au film un cachet bien particulier, comme un air de film de Gangster.


on mène l'enquête


Le tournage en numérique (une image sans grain, nette et sans bavure) est tempéré par un noir et blanc très esthétisant et une photo absolument superbe.

Il faut dire qu’il est difficile d’entrer dans le film. La mise en scène ultra moderne, les décors contemporains et les acteurs en costumes cravate s’accommodent mal, au départ, des dialogues denses en Anglais soutenus et en vers !

Pourtant, petit à petit la sauce finis par prendre, soulignant au passage l’intemporalité du texte original. 



Une comédie qui fait toujours mouche


Car le fond n’a pas pris une ride. Les répliques acides entre Béatrice et Bénédict fonctionnent toujours, de même que le bal incessant de quiproquos et la névrose des personnages.


béatrice et bénédict enfin réunis

L’humour du texte est illustré par un comique de situation très bien vu (la scène ou un Alexis Denisof débraillé enchaîne les roulades dans le jardin pour espionner une conversation est à mourir de rire).

Whedon livre donc un film sans prétention, très épuré, sorte de cadeau à sa troupe d’acteurs fétiches et aux spectateurs qui le suivent depuis ses débuts. Les autres pourront se laisser emporter par l’énergie et l’élan qui se dégage du film, laissant le spectateur content et le sourire en coin.


Nicolas

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