Nous sommes tous des féministes !

Un petit livre essentiel à lire, à relire, à rerelire et à dire!

Un pamphlet délicieux  

J’ai découvert avec grand plaisir Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie. J’avais lu auparavant Chère Ijeawele ou Un manifeste pour une éducation féministe à sa sortie en 2017, véritable coup de cœur pour moi à l’époque. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes qui a lieu le 8 mars, j’ai eu envie de revenir à mes premiers émois féministes.(finalement très récents).


Cette autrice américano-nigériane livre un texte simple et pourtant percutant de vérités sur les inégalités hommes-femmes. Pour ce court essai, elle part de la réflexion que lui a fait un jour son meilleur ami Okoloma : « Tu es une féministe, tu sais. » Ce qu’on apprend à la suite de ce reproche est étonnant. Elle dit : « Je n’avais qu’une vague idée de ce que signifiait le mot féministe. Et je ne voulais pas qu’Okoloma le sache. Du coup, je ne me suis pas appesantie et j’ai continué à débattre, non sans me promettre de chercher le mot dans le dictionnaire dès mon retour à la maison. »


Le problème du féminisme réside certainement dans cette phrase : c’est l’ignorance du sens de ce mot qui amène à des connotations lourdes et négatives sur le féminisme. Chimamanda Ngozi Adichie le décrit elle-même dans son texte, les femmes féministes sont des clichés négatifs et ce même cliché est véhiculé par beaucoup trop de personnes. Comme elle l’écrit : « On déteste les hommes, on déteste les soutiens-gorge, on déteste la culture africaine, on estime que les femmes devraient toujours être aux manettes, on ne se maquille pas, on ne s’épile pas, on est toujours en colère, on n’a aucun sens de l’humour, on ne met pas de déodorant. » L’autrice pointe du doigt les stéréotypes de genre. 


L’exemple qu’elle donne au sujet du poncif de « la touche féminine » est criant de vérité. Elle raconte comment l’une de ses amies a été dénigrée à son travail car elle ne répondait pas aux critères de chef-femme. Pour son environnement professionnel, elle devait être plus douce, plus conciliante qu’un homme. L’écrivaine souligne là encore un lieu commun comme quoi la femme doit faire des concessions jusqu’à se déprécier : «  Nous apprenons aux filles à se diminuer, à se sous-estimer. » A ce propos, l’autrice évoque l’exemple d’une femme qui a vendu sa maison de peur d’intimider un homme susceptible de l’épouser. Elle affirme : « Je connais des jeunes filles qui subissent tant de pression pour se marier – de leurs amis ou même de leurs collègues – qu’elles en viennent à faire de très mauvais choix. »


Sa recommandation est très claire pour lutter contre les inégalités : éduquer nos garçons et nos filles de manière juste et équitable.


Ce petit livre est un vrai régal. Il donne envie d’en savoir plus sur l’autrice, de lire ses autres livres et de crier haut et fort « Nous sommes tous des féministes ! » Nous vous invitons donc tous et toutes à venir nous écouter le jeudi 14 mars à 15h au Relais Vergnole pour la lecture de ce texte de Chimamanda Ngozi Adichie.


Gwénaëlle B. Bibliothécaire


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