Post tenebra lux

PROTESTANTISMES ET IMAGES - 1517-2017 - 500 ans de la Réforme 4/6

La lumière de l’Évangile éclaire les réformateurs. L’Église catholique représentée par le pape, un évêque et un moine, ne parvient pas à en éteindre la flamme malgré l’aide de Satan. La phrase au centre renvoie à un verset de l’évangile (Matt. 5, 15) : « On met la lampe sur un support, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison ». Cette gravure dont il existe de nombreuses variantes aux Pays-Bas et en Angleterre est un bon exemple de l’utilisation polémique de l’image par les réformés.


Jan HOUWENS, 't [=Het] Licht is op den kandelaer gestelt. – Amsterdam : [C. D.], [17e s.]. – 40 x 53 cm (Carré d’art bibliothèque, 201161)



Héritière de la satire anticléricale médiévale et effective dès 1521 dans le Passional Christi und Antichristi – un texte du réformateur Melanchthon illustré par Cranach dressant un parallèle éloquent entre le Christ et le pape – la polémique contre Rome emprunte le vecteur de la gravure mais aussi de la peinture voire de l’objet (médailles, décor de vaisselle, de reliure) et recourt à des ressorts variés : assimilation du pape à l’Antéchrist, diabolisation, dénonciation des vices du clergé, profanation scatologique…

On cherche aussi à rendre évidente la supériorité de la Réforme. C’est le cas dans le motif de la balance penchant, malgré le poids de toute l’Église et l’assistance du démon, en faveur de la Bible, ou dans d’autres variantes, de Luther et Calvin. C’est également le cas dans le motif du chandelier de l’Évangile illustré ici.

D’autres images polémiques anti-catholiques ou anti-protestantes sont à découvrir dans l’exposition Protestantismes et images. Hall de Carré d’art, jusqu’au 3 décembre.

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