Patton

Lorsqu'on voit Patton en cinémascope à l'age de 12 ans avec la scène d'ouverture dans laquelle Georges C. Scott se lance dans un discours guerrier  au phrasé très imagé et coloré auprès de ses troupes, suivie de la composition quasi intellectuelle de Jerry Goldsmith, on ressent sans trop le comprendre à l'époque, la force d'une œuvre.





Comment les vies d'un général à la fois adulé et haï, le génie d'un réalisateur, d'un scénariste et d'un compositeur allaient se télescoper afin de restituer le plus honnêtement possible les complexités de cette figure historique plus vraie que nature.

Lâchez le chien de guerre !


La récente biographie de Yannis Kadari apporte un nouvel éclairage souvent surprenant  autour de la personnalité complexe de ce maitre de guerre persuadé d'avoir vécu les grandes batailles des conquérants de l'Histoire.
Sans complaisance, entre faits historiques et anecdotes croustillantes, il révèle un homme captivant  à la fois orateur doué et tribun maniaque, dépressif, irremplaçable en temps de guerre mais totalement ingérable en temps de paix, compatissant devant le sacrifice de ces hommes.
Précuseur de le guerre mécanisée, il tentera de se hisser à la hauteur de ses rivaux : Einsenhower , Mac Arthur, Montgomery, Rommel, etc...

Un guerrier à travers les ages
(extrait du film Patton Twenty Century Fox film 1970)

Prima dona hollywoodienne


"Les Américains aiment les gagnants et ne tolèreront jamais les perdants. Les Américains jouent toujours pour gagner. Je ne donnerais même pas une place en enfer pour un type qui perd et en rigole. C’est pourquoi les Américains n’ont jamais perdu et ne perdront jamais une guerre, parce que la simple idée de perdre est insupportable pour les Américains. "

Il faut dire que Patton a bénéficié d'un atout majeur dans sa réalisation : un script politique et acerbe signé Francis Ford Coppola.  Ce militaire de carrière issu de l'aristocratie du Sud, conservateur et religieux était un véritable défi intellectuel et scénaristique pour l'auteur. C'est en soulignant les fissures du personnages ainsi que ses contradictions qu'il a participé au succès du film.
Replacé dans le contexte du bourbier vietnamien de 1970, Patton représentait à lui tout seul l'anachronisme de la politique américaine...

En n'hésitant pas à ironiser sur ce personnage emblématique de la seconde guerre mondiale, il donne au film de Schaffner une dimension humaine qui fédère au-delà de ses partisans et de ses détracteurs. Cette fragilité est particulièrement illustrée lorsque la mort frappe autour de lui. C'est un sentiment contradictoire entre sa vénération du champ de bataille et son aversion pour la mort.

On retrouvera d'ailleurs certaines similitudes avec le personnage du colonel Kurtz dans Apocalypse Now quelques années plus tard.

Cédric


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