Le Seigneur des Anneaux : Le vrai sens de l’Athelas
Être tatillon sur certaines choses peut nous faire apparaître comme de purs fantaisistes ou bien afficher un certain pédantisme. Mais quand la critique légèrement poussée si elle touche juste et révèle des éléments oubliés et capitaux à une compréhension est profondément salutaire.
Le Seigneur des Anneau de J. R. R. Tolkien
Adapté au cinéma par Peter Jackson
Adapté en film d'animation par Ralph Bakshi
Bilbo le Hobbit de J. R. R. Tolkien
Adapté au cinéma par Peter Jackson : Un voyage inattendu et La Désolation de Smaug
Adapté en BD par Charles Dixon et David Wenzel
Mon travail s’intéresse au traitement d’un des épisodes du corpus du «Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien par les films de Peter Jackson. Une œuvre parfaitement bien adaptée qui a su habilement convertir un ouvrage à la lecture ardue car extrêmement descriptif et écrit par un universitaire, non un romancier. Peter Jackson a su en faire une œuvre dynamique parfaitement adaptée aux grands écrans et à tout public.
Une scène cependant aurait mérité un peu plus de travail et d'intégration dans le résultat final.
Dans le dernier opus, dans la version longue, une scène a été rajoutée et intitulée « les maisons de guérison ». Dans cet épisode Aragorn soigne Eowyn blessée mortellement par le roi-sorcier d'Angmar après la grande bataille des champs du Pelennor.
Dans l'ouvrage de Tolkien l'athelas est une plante aux vertus médicinales, la broyer dégage des odeurs puissantes et rafraîchissantes et permet de soigner « Il en écrasa une entre ces doigts, et elle émit une douce et forte fragrance » (1). Notamment les blessures causées par les armes des forces du mal donc les blessures de type maléfique et magiques. Trois personnages seront soignés dans le roman grâce à l'Athelas : Frodon (dans le premier livre) et ensuite Faramir, Merry et Eowyn (dans le dernier livre). L'utilisation de l'athélas est un savoir ancien, traditionnel et magique, transmis aux hommes du Nord, les Dunedains, par les hommes de Numenor « c'est une plante cicatrisante que les hommes de l'Ouest ont apportée en Terre du milieu » (2). Cet usage a été oublié par les hommes des régions du Gondor, dans l'épisode des maisons de guérison les hommes déclarent ne pas connaître ni maîtriser cette science thérapeutique. Quand Aragorn utilise cette plante et ces vertus médicinales, il renoue avec un savoir ancestral depuis longtemps oublié.
Plus qu'un simple retour aux sources, cette action va légitimer le droit d'accès au trône du Gondor. Une des femmes qui officie dans cette maison de guérison prononce un sermon de l'ancienne tradition : « Les mains du roi sont celles d'un guérisseur » (3). A la fin de la bataille des champs du Pelennor Aragorn refuse d'entrer dans Minas Tirith, il ne veut pas jeter le trouble dans la cité encore en flammes. Il décide donc de rester à l'extérieur sous une tente. C'est quand il reçoit la demande de Gandalf qu'il entre dans la cité. Ainsi Aragorn put accomplir la guérison et par son action, la Cité put faire courir le bruit : « En vérité, le Roi est revenu » (4).
Le pouvoir guérisseur du roi est quelque chose de particulièrement important dans la culture européenne. Le roi est un intercesseur entre le monde des hommes et le monde divin, il dispose donc de pouvoirs surnaturels. L'historien Marc Bloch évoquait dans son ouvrage « Les rois thaumaturges », la capacité des Rois de France à guérir les écrouelles (maladie d'origine tuberculeuse produisant des excroissances purulentes au niveau du cou) par le toucher du roi à la suite de son sacre. Le roi d'Angleterre était également en capacité de pouvoir administrer une telle guérison. Ainsi on retrouve le caractère divin et protecteur du roi : capacité divine à guérir des maladies humainement incurables mais également bienveillance du roi à l'égard de ses sujets.
Il faut bien comprendre que Tolkien est un universitaire qui a longtemps travaillé sur le folklore, les mythes et les croyances du monde européen. Il fallait donc qu'Aragorn soit légitime comme Roi et devait donc montrer la détention de savoirs ancestraux qui ainsi raccorden le monde nouveau celui du Gondor avec l'ancien monde celui de Numenor. Ainsi le lien est de nouveau reconstruit.
On peut aussi se demander si Jackson ne trahit pas la pensée de Tolkien quand il permet à Tauriel (invention purement Jacksonienne) de soigner Kili avec l'athelas dans « Le Hobbit II : la désolation de Smaug ». L'athelas serait-il un savoir également détenu par les elfes ou bien n'est il qu'exclusivement humain ? Je laisse les Tolkienologues s'écorcher et nous offrir de nouvelles analyses toujours passionnantes !
Pierre
Le Seigneur des Anneau de J. R. R. Tolkien
Adapté au cinéma par Peter Jackson
Adapté en film d'animation par Ralph Bakshi
Bilbo le Hobbit de J. R. R. Tolkien
Adapté au cinéma par Peter Jackson : Un voyage inattendu et La Désolation de Smaug
Adapté en BD par Charles Dixon et David Wenzel
Mon travail s’intéresse au traitement d’un des épisodes du corpus du «Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien par les films de Peter Jackson. Une œuvre parfaitement bien adaptée qui a su habilement convertir un ouvrage à la lecture ardue car extrêmement descriptif et écrit par un universitaire, non un romancier. Peter Jackson a su en faire une œuvre dynamique parfaitement adaptée aux grands écrans et à tout public.
Une scène cependant aurait mérité un peu plus de travail et d'intégration dans le résultat final.
Dans le dernier opus, dans la version longue, une scène a été rajoutée et intitulée « les maisons de guérison ». Dans cet épisode Aragorn soigne Eowyn blessée mortellement par le roi-sorcier d'Angmar après la grande bataille des champs du Pelennor.
Dans l'ouvrage de Tolkien l'athelas est une plante aux vertus médicinales, la broyer dégage des odeurs puissantes et rafraîchissantes et permet de soigner « Il en écrasa une entre ces doigts, et elle émit une douce et forte fragrance » (1). Notamment les blessures causées par les armes des forces du mal donc les blessures de type maléfique et magiques. Trois personnages seront soignés dans le roman grâce à l'Athelas : Frodon (dans le premier livre) et ensuite Faramir, Merry et Eowyn (dans le dernier livre). L'utilisation de l'athélas est un savoir ancien, traditionnel et magique, transmis aux hommes du Nord, les Dunedains, par les hommes de Numenor « c'est une plante cicatrisante que les hommes de l'Ouest ont apportée en Terre du milieu » (2). Cet usage a été oublié par les hommes des régions du Gondor, dans l'épisode des maisons de guérison les hommes déclarent ne pas connaître ni maîtriser cette science thérapeutique. Quand Aragorn utilise cette plante et ces vertus médicinales, il renoue avec un savoir ancestral depuis longtemps oublié.
Plus qu'un simple retour aux sources, cette action va légitimer le droit d'accès au trône du Gondor. Une des femmes qui officie dans cette maison de guérison prononce un sermon de l'ancienne tradition : « Les mains du roi sont celles d'un guérisseur » (3). A la fin de la bataille des champs du Pelennor Aragorn refuse d'entrer dans Minas Tirith, il ne veut pas jeter le trouble dans la cité encore en flammes. Il décide donc de rester à l'extérieur sous une tente. C'est quand il reçoit la demande de Gandalf qu'il entre dans la cité. Ainsi Aragorn put accomplir la guérison et par son action, la Cité put faire courir le bruit : « En vérité, le Roi est revenu » (4).
Le pouvoir guérisseur du roi est quelque chose de particulièrement important dans la culture européenne. Le roi est un intercesseur entre le monde des hommes et le monde divin, il dispose donc de pouvoirs surnaturels. L'historien Marc Bloch évoquait dans son ouvrage « Les rois thaumaturges », la capacité des Rois de France à guérir les écrouelles (maladie d'origine tuberculeuse produisant des excroissances purulentes au niveau du cou) par le toucher du roi à la suite de son sacre. Le roi d'Angleterre était également en capacité de pouvoir administrer une telle guérison. Ainsi on retrouve le caractère divin et protecteur du roi : capacité divine à guérir des maladies humainement incurables mais également bienveillance du roi à l'égard de ses sujets.
Il faut bien comprendre que Tolkien est un universitaire qui a longtemps travaillé sur le folklore, les mythes et les croyances du monde européen. Il fallait donc qu'Aragorn soit légitime comme Roi et devait donc montrer la détention de savoirs ancestraux qui ainsi raccorden le monde nouveau celui du Gondor avec l'ancien monde celui de Numenor. Ainsi le lien est de nouveau reconstruit.
On peut aussi se demander si Jackson ne trahit pas la pensée de Tolkien quand il permet à Tauriel (invention purement Jacksonienne) de soigner Kili avec l'athelas dans « Le Hobbit II : la désolation de Smaug ». L'athelas serait-il un savoir également détenu par les elfes ou bien n'est il qu'exclusivement humain ? Je laisse les Tolkienologues s'écorcher et nous offrir de nouvelles analyses toujours passionnantes !
Pierre
- La Communauté de l'Anneau – Livre I - Chapitre XII
- La Communauté de l'Anneau – Livre I - Chapitre XII
- Le Retour du Roi – Chapitre – Livre V - Chapitre VIII
- Le Retour du Roi – Chapitre – Livre V - Chapitre VIII
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