Métha en stock au pays des mollahs

La loi de Téhéran
Si vous pensiez avoir fait le tour des films qui abordent le trafic de drogue, oubliez-les et apprêtez-vous à prendre en pleine figure La Loi de Téhéran, un polar social iranien qui fera date.

 

Fléau social

Dès les premières images, le réalisateur Saeed Roustayi nous plonge dans le vif du sujet, sans artifice ou presque : une course poursuite digne d’un film qui lui aussi marqua son époque : French Connection de William Friedkin. Un parti pris assumé de nous montrer sans concession les ravages de l’usage et la vente de méthamphétamine au cœur de la société iranienne. Le personnage principal de Samad, flic déterminé à endiguer ce trafic devient le héros d’une histoire où trafiquants, dealers et consommateurs sont soumis à la même sanction pénale : la peine de mort.

Le spectateur est entraîné avec délectation dans le quotidien bureaucratique de ces policiers soumis au contrôle judiciaire et moral des juges tout puissants. Les dialogues parfois soutenus sonnent comme une litanie qui finit par nous submerger.

  

Réponse judiciaire

Ce qui frappe le plus dans cet éclairage que nous propose le réalisateur autour de la sanction pénale, c’est la qualité d’écritures des dialogues. Exigeante et percutante. A leur manière, ils symbolisent à la fois les travers d’un système judiciaire “jusqu’au boutiste” jouant avec l’existence de l’individu. Une justice sans appel.

A 32 ans, Saeed Roustayi signe là un film majeur. Sur le fil du rasoir, Il évite que ne s’abattent les foudres de la censure dans un pays où la culture et la morale religieuse ne font pas bon ménage. En jouant sur la corde sensible, sa vision sociale de ce fléau devient bien plus percutante que n’importe quel rapport dénonçant une restriction des droits de l’homme.

Bref, vous l’aurez compris, La Loi de Téhéran restera ancrée dans un coin de votre tête bien après le générique de fin.


Cédric G. Bibliothécaire

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La loi de Téhéran
Metri Shesh Va Nim (Titre international "Just 6.5")
Réalisateur : Saeed Roustayi
Durée : 2h14min.
Langues : Persan / sous-titré français

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