Des confinés volontaires...

Des auteurs et des personnages confinés volontaires, part.1

“Du domaine des murmures”, de Carole Martinez

 

Le vœu d'Esclarmonde.  

Lisons ou relisons le très beau roman de Carole Martinez, « Du Domaine des murmures »:

1187, au bord de la vallée de la Loue,  Esclarmonde a décidé qu’elle n’épouserait pas Lothaire et demande à son père de respecter son vœu : être enfermée, jusqu’à sa mort, dans une cellule pourvue d’une minuscule brèche, par laquelle on lui passera ses repas... Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, et depuis son réduit Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts.

Reste le monde. J'ai appris dans ma cellule à quel point il était vaste et sublime, j'ai appris qu'il y avait tant à parcourir sans en toucher le bout. Des voyageurs m'ont donné à voir les paysages fabuleux qu'ils avaient traversés en se contentant d'avancer les pieds. Quelle merveille pour l'emmurée de s'imaginer sillonnant un si vaste univers ! Quelle ivresse ce doit être que de marcher aussi simplement sans rien pour arrêter l'œil et de sentir la terre battue sous ses talons, et de respirer l'haleine du monde à pleins poumons.

https://lirerelire.blogspot.com/2011/11/du-domaine-des-murmures-de-carole.html

Autre grand roman d'un confinement, d’un huis clos... “Esprit d’hiver” de Laura Kasischke

 

Une mère angoissée, enfermée par un froid matin de Noël dans une maison cernée par le blizzard et la neige avec sa fille adoptive Tatiana, dont les comportements sont de plus en plus étranges…, C’est une stupéfiante incursion dans l'âme humaine, servie par une merveille de mécanique romanesque.

https://www.youtube.com/watch?v=4mI5ZG95M-o

https://www.franceculture.fr/recherche?q=laura+kasischke

https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/laura-kasischke-la-chose-la-plus-exaltante-dans-lecriture-dun-roman-cest-lobsession

Emily Dickinson, la papesse de l’enfermement

 

Poétesse américaine du XIXème siècle surnommée “la reine recluse”.

A 30 ans, cette fille d’une famille respectée de la nouvelle Angleterre cessa de sortir de chez elle.

Toute vêtue de blanc, elle regarde le monde de sa fenêtre...

Pour viser quoi ? L'éternité...

Il est une solitude de l'espace

Une solitude de la mer

Une solitude de la mort, mais elles sont société

Comparées à ce site plus profond

Cette polaire intimité

D'une âme qui se visite --- Infinité finie.

Autour d’Emily Dickinson:

https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/l-herbier-de-la-poetesse-emily-dickinson-numerise-et-mis-en-ligne/96226

Françoise M. Bibliothécaire