Bob Dylan - Blonde on Blonde 1966

Un concert de félicitations et quelques couacs après l'attribution du prix Nobel de littérature à Bob Dylan. Certains saluent un pas de plus vers l'immortalité, d'autres parlent d'un prix décerné par des gens séniles qui discréditent le prix comme un bras d'honneur à la littérature américaine.




Du début des années 60 à nos jours, Bob Dylan a écrit un bon demi-millier de chansons officiellement recensées, ce qui constitue l’un des recueils les plus impressionnants de la musique populaire.
Dylan fait partie des très rares personnes à avoir accès au monde secret des chansons, là où l'on transmet directement la vérité et l'émotion malgré soi.

En 1966, il signe "Blonde on blonde" peut-être son chef-d'œuvre absolu. Dernier album de la trilogie rock commencée en 1965 par “Bringing it all back home" puis "Highway 1961 revisited". C'est à cette période que Dylan met de l'électrique dans ses chansons, tournant définitivement le dos à la chanson folk et à la "protest song", monde dont il est issu.

Sur la centaine de clichés que le photographe Jerry Schatzberg avait pris, Dylan choisit la seule photo floue pour la pochette de l'album. Peut-être pour montrer la mesure du personnage insaisissable.
1er double album de l'histoire du rock, le disque est aussi celui où la religion et la politique sont absentes. En fait "Blonde on blonde" ne visite qu'un seul thème mais à fond, celui de l'amour.
De "Sad-eyed lady of the Lowlands" longue de 11 minutes, une folie pour l'époque, rendant hommage à sa femme à "I want you" perle pop dont Dylan se servira pour amadouer la gent féminine qu'il croisera. Ce sera notamment le cas avec Françoise Hardy.

Ici, à Nashville, loin de la scène underground new-yorkaise, Dylan, drogué, souvent ivre, fait régner une ambiance délétère, imposant à ses musiciens de nombreux changements de dernière minute. Au fond du Tennessee, Dylan crée un univers aux multiples visages, empilant guitares électriques, pianos, orgues et batteries. L'album est un refuge du romantisme. Les influences sont nombreuses sur le disque : rock, pop, blues, folk pour la musique, le New York drogué pour les textes.

En juillet 1966, 2 mois après la sortie du disque et son grand succès, un grave accident de moto envoie Dylan sur un lit d'hôpital. Frôlant la mort, il suit une longue période de convalescence achevant de tuer le jeune Dylan. Le disque apparaît aujourd'hui comme un prometteur acte de renaissance.

Fred E. Bibliothécaire

Blonde on Blonde - 1966 - Bob Dylan

Aucun commentaire:

Fourni par Blogger.