Ann O'aro

"Je viens des arts martiaux et de la Musique, avant de choisir le Maloya pour chanter sur des sujets intimes et tabous" 


On n'oublie pas la première fois qu'on entend la voix d'Ann O'aro, chanteuse de la Réunion.

Cela pourrait se rattacher au Maloya (le Blues de la Réunion).


Une formation unique et tout à fait étonnante en Trio (chant, percussion et trombone).

Disque qui n'a d'autre titre que le nom de son auteur, manifeste poétique et thérapeutique d'une artiste de 28 ans dont les mots bousculent, charriant sur plusieurs titres les souvenirs insupportables d'une enfance profanée.

La voix est claire, forte et habitée. Les paroles terribles sont adaptées en français et créole. Au fil des douze titres, chaque fonnker (poème) exprime un sentiment profond.
Victime d'inceste, l'artiste rejoue l'outrage et conjure ses démons, le corps (re)conquis.
Dans l'entrechoc des sonorités elle refuse de n'être qu'une victime, quitte à redonner à son agresseur  une tragique humanité. 

Elle a d'abord fui. Tatoueuse au Canada, artiste de rue en France, elle est revenue dans son village réunionnais de Tan-Rouge en 2011.


Plus jeune, elle pratiquait les arts martiaux et courrait sans cesse. Au point que ses amis lui avaient offert des poids de cheville pour la ralentir.

Un jour, elle est tombée de sa fenêtre et a dû réapprendre à marcher.

Les mots depuis, ont remplacé les poids : avec le créole, elle s'anime à la terre et replante ses racines.  

On entend bien le poids des mots dans ses chansons plus que le Maloya....

Joce H. bibliothécaire


Album Ann O'aro
Cobalt/BUDA Musique
(Distribution France, Socadisc)

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