Un funambule sur le sable

Ne sommes-nous pas tous différents? Roman porteur d’espoir, d’optimisme et prise de conscience sur la fragilité de la normalité.
Stradi est son surnom.
Il est né avec un violon dans la tête.
Personne ne peut l’expliquer, ni les médecins, ni les scientifiques.
Il vit avec ce handicap invisible.
D’abord coupé du monde, Stradi va pouvoir aller à l’école, rencontrer d’autres enfants et faire comme les autres mais ce sentiment joyeux va être remplacé par celui de la tristesse.
Celle du « mis à part », du diffèrent, du « pas comme les autres ».
Parce que Stradi à un violon dans la tête et que son violon fait beaucoup de bruit.




L’univers farfelu se retrouve ici : un demi-chien, des attrapeurs d’idées, et si l’on fait bien attention, on y croisera même le héros de son premier roman (Une bouche sans personne).

C’est avec humour, poésie et beaucoup de tendresse que Gilles Marchand nous introduit dans la vie de ce jeune enfant puis adolescent et enfin adulte.

Les chapitres sont courts et intenses, rythmés par une écriture où les croches et les blanches se mêlent aux mots.

Entre onirisme, réalité et douce folie, certaines scènes de vie serrent le cœur alors que d’autres sont très drôles.
C’est un sacré tour de force d’où l’on ne ressort pas indemne.

Extrait :

Il l’a rencontré en balayant l’un de ses vieux rêves.
Elle était seule, debout à la sortie d’un magasin.
Elle avait fait tomber une larme qu’il avait ramassée au cas où elle voudrait la récupérer. En me racontant cette histoire il me la montre et je dois bien admettre qu’il s’agit effectivement d’une jolie larme.
Il l’avait revue le lendemain.
Cette fois-là, c’était un rêve qu’elle avait fait tomber. Il s’était brisé sur le trottoir, il en avait ramassé les morceaux un à un et l’avait reconstitués le soir.
Une histoire d’amour comme il en balayait tous les jours.
Il aurait pu lui rendre son rêve en l’état mais il avait préféré en changer la distribution. Il avait pris des pinceaux et de la peinture pour en modifier un personnage.
Il était trop flou, trop ébréché, irrécupérable.
Il en avait gommé la jambe et lorsqu’il l’avait de nouveau croisée deux jours plus tard, il lui avait rendu son rêve. Elle l’avait pris, l’avait regardé et avait proposé à Max d’aller chez elle. C’était simple. C’était évident. C’était un beau moment.

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Une bouche sans personne 

Corinne L.C, bibliothécaire. 

Un funambule sur le sable
par Gilles Marchand
Aux forges de Vulcain 2017


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