Maman, j'ai peur

Grégoire tombe amoureux d'Anca, pourtant en train de cambrioler sa maison. Il veut la retrouver à tout prix et découvre un monde dans lequel des adolescents sont contraints de voler sous peine de représailles.

Inspiré d’un fait réel : le démantèlement d’un réseau de trafic d’enfants, « Maman j’ai peur » raconte la confrontation de deux univers.
Celui de Grégoire, adolescent de 16 ans, parents profs, vivant dans une petite ville prés de Dijon. Un garçon sans histoires jusqu’au jour où il découvre Anca, une jeune Roumaine dont il  tombe amoureux au premier regard.
Mais Anca n’est pas une jeune fille de son monde. Exploitée, contrainte de mendier et voler pour le compte du « serpent » un mafieux sans scrupule, puissant et pervers.
Menacée de prostitution si elle se rebelle et ne rapporte pas plus d’argent, la jeune fille va s’attacher à Téréza, une autre victime du réseau.

Le plus intéressant  dans ce roman, c’est justement la partie la plus proche de la triste réalité avec « le journal de ma vie » de Téréza.
Elle y raconte comment à l’âge de 9 ans, elle va être vendue à des Kamataris venus réclamer la dette « la kamata » contractée par ses parents.
Au fil de ce journal, le lecteur découvre toutes les épreuves subies par cette « recrue » sélectionnée pour sa beauté et son intelligence.

On ressort de ce récit avec une vision différente des préjugés que l’on peut avoir sur les Roumains.
Certaines descriptions sont très dures mais cela permet au lecteur de prendre conscience de l’envers du décor et de ne pas juger seulement sur les apparences.
 « L’amourette » et la prétendue « enquête » menées par Grégoire, son copain, sa sœur et  un ancien gendarme, sont bien fades à côté de la vie de Téréza et des autres enfants, sacrifiés sur l’hôtel de la cupidité et de la perversion.


Maman, j'ai peur
Jean-Paul Nozière,
Thierry Magnier 2016


A partir de 15 ans. Christine F. bibliothécaire

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