Écho des livres du 15 octobre 2016

Sandrine lance cet écho des livres du samedi 15 octobre par un : « Tu commences Chantal, par équité, vu qu’au dernier écho, c’est toi qui a bouclé… ». « Quand il y a équité, c’est qu’il y a un lézard derrière… » (Françoise)


Chantal a lu :


« Trois jours avec Norman Jail » par Eric Fottorino

La narratrice rend visite à l'écrivain Norman Jail, marginal respecté de la région de La Rochelle. Auteur d'un roman unique publié sous ce pseudonyme avant la Seconde Guerre mondiale, il a également écrit des romans policiers, des textes animaliers et des romans d'amour sous les noms d'Alkin Shapirov, de José Manuel Ortega ou de Jean-François Purcell

« c’est l’histoire de l’auteur d’un seul livre, … et qui écrit, mais ne publie pas. C’est sur l’écriture, le rapport entre vie et fiction. »

« L’archipel d’une autre vie » par Andreï Makine

Chantal se tourne vers moi, et demande : « C’est Françoise qui n’aime pas ? » Alors, la voix sibylline de Françoise s’élève : « Je ne sais pas, je n’ai jamais réussi à finir un seul des romans de Makine… »

En tout cas, Chantal, elle est réconciliée avec Makine, grâce à ce dernier titre, qui renoue avec la puissance littéraire de ses débuts.

« Ahlam » par Marc trévidic

Il s’agit de son premier roman, avant il n’a écrit que des essais sur son métier de juge d’instruction au pôle anti-terroriste du TGI de paris.

En 2000, Paul Arezzo, jeune peintre français, s'installe dans l'archipel tunisien des Kerkennah. Il se lie d'amitié avec la famille du pêcheur Farhat et rêve d'une œuvre synthèse de tous les arts qu'il pourrait créer avec Issam et Ahlam, le fils et la fille de Farhat. Dix ans plus tard, l'islamisme a gagné du terrain et l'affrontement entre l'art et le fanatisme religieux commence. ­.

« De petits moments à l’eau de rose…et puis, ça finit très mal ! »

« La vie en bocal » par Jack mayer

En 1939, Irena Sandler est assistante sociale pour la ville de Varsovie. Lorsque la guerre éclate, elle décide de contourner les interdits pour venir en aide aux plus démunis. Grâce à son aide, de nombreux enfants juifs s'évadent du ghetto et reçoivent une identité catholique. Elle conserve leurs noms, afin de ne pas les oublier, dans des bocaux de verre enterrés dans le jardin d'une complice.

« Ce qui est intéressant, c’est que l’histoire de cette femme est restée totalement méconnue dans son pays, la Pologne. Alors qu’elle était reconnue comme Juste par l’état d’Israël. Elle en sera reconnue comme telle qu’en 2003. »

« La mécanique des fluides » par Lidia Yuknavitch

Destinée à la natation, Lidia échappe à son univers familial en acceptant une bourse sportive à l'université du Texas. Après en avoir été renvoyée, elle décide de participer au projet littéraire de Ken Kesey, persuadée que l'écriture est sa vocation. Le chaos de l'alcool, des drogues et de la sexualité s'installe, finalement chassé par l'amour des siens et son travail d'écrivain.

« Le thème de ce bouquin, c’est la résilience, et ici, cela se fait grâce à la très belle énergie de l’écriture. Ainsi, l’écriture est très riche, nourrie de néologismes, de grands libertés linguistiques…une mise en abîme du travail de libération »

« Subbura » par Carlo Bonini & Giancarlo De Cataldo

A Rome, le gangster Samouraï, héros de Romanzo criminale, fédère des mafias et pilote un gigantesque projet immobilier. Face à lui se dresse un ancien disciple, Marco Malatesta, lieutenant-colonel d'une unité d'élite de carabiniers. Tandis que l'un mobilise ses soutiens au pouvoir, l'autre peut compter sur ses amis. L'affrontement est inévitable…

« Un très bon polar sur la mafia, à Rome, de nos jours, sur les relations entre hommes politiques, truands et fascistes… ils sont vraiment à suivre ! »

Françoise a lu :


« La plantation » de Calixte Beyala

Au Zimbabwe, le président décide l'expropriation des colons. Au début, la communauté blanche, assurée de ses privilèges et de son ancienneté dans le pays, n'y croit pas. Mais face à l'arbitraire du tyran, elle décide de s'organiser ou de s'exiler. Thomas Cornu, riche propriétaire terrien, a deux filles, Fanny et Blues. L'expropriation les oblige à repenser leur destin et leurs priorités…

« J’ai eu un peu du mal…l’écriture est intéressante, mais il n’y a aucune accroche sur les personnages. Ils sont si nombreux, on ne se fixe sur aucun, ni ne s’attache…Bon, mais je ne regrette pas de l’avoir lu ! »

« Bilqiss » par Saffia Azzedine

Accusée de lire des poèmes, d'écouter de la musique ou encore de se maquiller, Bilqiss risque la lapidation. Mais son procès n'aboutit pas. Le juge, déstabilisé par la force de cette femme libre et qui se définit comme telle, peine à rendre un verdict…

« Bilqiss remanie l’appel à la prière à sa façon, c’est cela qui est fort, dans ce livre. Elle ne tranche pas entre croire, ou ne pas croire. Cette femme veut juste croire…à sa façon, librement. C’est un grand plaisir de lire un discours absolument non-stéréotypé. »

Sandrine : « mon fils, à peu près non-lecteur (de 17 ans), lit Bilqiss en ce moment, et est totalement accroché ! Ce n’est bien sûr pas moi qui le lui ait proposé, c’est un copain (non-lecteur également), qui le lui a prêté…»

Evelyne a lu :


« Acquanera » par Valentina d’Urbano

Fortuna retourne à Roccachiara, le village de son enfance situé au nord de l'Italie. La découverte d'un squelette qui pourrait bien être celui de sa meilleure amie, Luce, lui a fait reprendre le chemin de la maison. C'est l'occasion pour la jeune femme de revenir sur son histoire et de régler ses comptes avec le passé, plus particulièrement avec sa mère.

« Ça se passe au bord d’un lac très noir… et ça parle d’une famille de femmes. J’ai beaucoup aimé, c’est sinistre, mais bien »

« Des vents contraires » par Olivier Adam

Suite à la mystérieuse disparition de sa femme Sarah, Paul Anderen se retrouve seul avec ses deux enfants Manon et Clément. Il décide de quitter sa maison en banlieue parisienne, symbole d'une vie de famille autrefois unie, pour s'installer en Bretagne à Saint-Malo, sa terre natale. Devenu moniteur d'auto-école, il fait la connaissance de personnages qui l'aident à réinventer un quotidien.

« Sur la mort, la famille, l’impact de la perte d’un être cher. Ce bouquin est très beau, le père essaie de préserver ses deux enfants »

Claude a lu :


« L’agence secrète » par Alper Caniguz

Un jeune rédacteur est embauché dans une agence de publicité d'Istanbul dirigée par un chat. Il s'apprête à vivre des événements et à faire des rencontres des plus déconcertantes : l'école du bonheur intergalactique, un colocataire pieux et obsédé, une collègue insoutenablement belle, le prince Charles, le Petit Prince ou encore Superman.

« Alors, il s’agit d’un bouquin qu’il ne faut surtout pas lire ! ça fait un peu penser à Numero zero, d’Ecco, mais ça part en n’importe quoi… »

« Sfumato » par Xavier Durringer

La vie de Raphaël se partage entre le rock'n'roll, ses amours, le théâtre Marie-Stuart, son ami Simon et son petit frère drogué jusqu'au jour où il rencontre Viktor, un Juif russe. Celui-ci lui ouvre les portes d'un autre monde en lui révélant que La Joconde est une carte et qu'il doit découvrir le lieu dissimulé par le sfumato.

« C’est assez mal écrit, trop journalistique. Dans la première partie, deux trentenaires se promènent dans Paris, et courent les femmes. Bon, ils se droguent, hein… et ils boivent. Ils ont des histoires amoureuses à mourir de rire.

Il y a des trucs que je n’aime pas, comme : « J’vais m’faire un p’tit café ». Je ne supporte pas !

Dans la deuxième partie, ça devient intéressant. Ils rencontrent un vieux monsieur, très instruit. Cela devient ésotérique : on aborde Vinci, La Joconde, Poussin…et ça finit bien sûr par la recherche du Graal. Cela parle de la transmission : le vieil homme veut aider le jeune.

Cela peut paraître faussement érudit, et la fin est déroutante. »

Séverine a lu :


« Dans mon jardin » de Madeleine Chapsal

Après "La maison" les portes et les fenêtres s'ouvrent sur l'extérieur pour un prolongement de soi : M. Chapsal voit son jardin comme un partenaire amoureux, entre les saisons, les aléas et les bonheurs de la vie.

« J’ai adoré !!! L’écriture est simple et belle. L’auteur raconte son amour des jardins, leur signification profonde, leurs harmonies… la lecture en a été savoureuse »

« La reine des lectrices » par Alan Bennett

Une farce sur le pouvoir subversif de la lecture. La reine d'Angleterre se découvre par hasard un goût pour la lecture. Rien n'arrête son appétit dévorant et elle en vient à négliger ses engagements. Du valet de chambre au prince Philip, tout Buckingham grince des dents tandis que cette passion royale bouscule le protocole.

Françoise : « Ah, du déjanté, mais que j’aime bien !!! »

« La reine Elizabeth va promener ses chiens. Et elle tombe sur un bus de lecture… elle va se passionner pour les livres, et la littérature va prendre un rôle central dans sa vie. »

Maryse a lu :


« Ma mère et moi » par Brahim metiba

On en a parlé la dernière fois, et Maryse a été tentée, vu le nombre de pages impressionnant de cet ouvrage (sic).

« L’écriture ne m’a pas trop accrochée, et puis, on sent bien qu’il n’arrivera à rien. Sa mère ne veut pas aller vers ce que son père lui propose. Mais on comprend bien l’affection qu’il lui porte. »

Sandrine a lu :


« Station eleven » par Emily St John Mandel

La civilisation s'est effondrée suite à une pandémie. Une troupe itinérante propose du Shakespeare aux survivants, symbolisant l'espoir et l'humanité. L'existence de plusieurs personnages est liée à celle d'un acteur connu décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, se révèle un fil conducteur entre eux. ­

« J’ai lu ce titre car j’ai hésité, en tant que bibliothécaire, entre ranger ce titre en roman, ou en science-fiction… c’est un peu pauvre, hein, comme motivation ! Mais c’est super, car j’ai ma réponse, et j’ai lu un super bouquin, très bien écrit, et trépidant… le genre de bouquin dont on ne sait pas dire si on l’aime ou pas, mais on est à la 450ème page, et on l’a toujours près de soi. Un super bouquin de S.F. !!! »

« Les brumes de l’apparence » par Frédérique Deghelt

A l'occasion d'un héritage, Gabrielle, une Parisienne de 40 ans, part au milieu de nulle part pour vendre cette maison dont elle ne veut pas. Lors de son voyage, elle se révélera être médium, ce qui va bouleverser sa vie.

« Comme vous aviez toutes lu cette auteur, et moi non, j’ai comblé une lacune avec ce titre. Je l’ai beaucoup aimé, car l’histoire est très belle, très bien racontée. Mais, il y a parfois des moments où on a peur de sombrer dans le cliché… je trouve qu’elle évite ce travers de justesse à chaque fois, mais je vais lire d’autres titres pour clarifier mon avis de cet écrivain. »

Voilà, on se retrouve le samedi 12 novembre, pour un nouvel écho des livres…

Sandrine S.











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