American Way of life, Céleste NG – Tout ce qu’on ne s’est jamais dit

États-Unis, 3 mai 1977, Lydia Lee, 16 ans disparaît : accident, meurtre ou suicide ?


Tout ce qu’on ne s’est jamais dit de Céleste NG
Le site de l’éditeur, Sonatine


Cet événement dramatique nous plonge dans l’intimité des membres de cette famille sino-américaine. Dans ce foyer « idéal » où sacrifices, compromis prévalent sur l’épanouissement personnel, les cloisons sautent, les masques tombent, fin des jeux de rôle. La reconstruction devient-elle possible ?

Roman choral, très visuel. Céleste NG donne vie à ses personnages avec justesse, finesse et émotions . A quand une adaptation au cinéma ?

Ce premier roman abouti est publié chez Sonatine, découvreur de talents, qui a su renouveler les genres (thrillers psychologiques, fantastiques, roman noir) reflets des tendances actuelles.

Essayez cet éditeur vous serez toujours surpris.


Club des 15²
Comité de lecture du Pôle Littérature, bibliothèque Carré d’Art Nîmes

Extrait:


« Le troisième jour de Juillet, alors que sa mère était partie depuis deux mois, elle se recroquevilla une fois de plus dans son repaire favori sous la table avec son livre de recettes. Ce matin là, quand elle et Nath avaient demandé à leur père des hot-dogs, des sodas et des guimauves grillées au chocolat, il avait simplement répondu: " on verra", et ils avaient su que ça voulait dire non.

Sans leur mère, il n'y aurait pas de barbecue, pas de limonade, pas de balade jusqu'au lac pour regarder les feux d'artifice. Il n'y aurait rien que du beurre de cacahuète avec de la gelée, et la maison aux rideaux fermés. Elle tourna les pages, regardant les photos de tarte à la crème, de maison en biscuits et de côtes de bœuf rôties. Et là, sur l'une des pages: un trait tracé dans la marge. Elle prononça les mots à voix haute.

Quelle mère n'aime pas cuisiner avec sa fille?

Et, en dessous:

Et quelle fille n'aime pas apprendre avec sa maman?

La page était couverte de petites bosselures, comme si elle avait pris la pluie, et Lydia les caressa avec le bout de son doigt comme du braille. Elle ne comprit pas d'où elles provenaient jusqu’à ce qu'une larme tombe sur le papier. Quant elle l'essuya, une minuscule bosse demeura.

Une autre se forma, puis une autre. Sa mère aussi avait dû pleurer sur cette page.

Ce n'est pas votre faute, avait dit son père, mais Lydia savait que si. Ils avaient fait quelque chose de mal, elle et Nath ; ils l’avaient d’une manière ou d’une autre mise en colère. Ils n’avaient pas été à la hauteur de ses attentes.

Si sa mère revenait un jour et lui disait de terminer son lait, songea-t-elle tandis que la page commençait à être floue, elle terminerait son lait. Elle se brosserait les dents sans qu’on le lui demande et cesserait de pleurer quand le médecin lui ferait des piqûres. Elle s’endormirait à la seconde où sa mère éteindrait la lumière. Elle ne tomberait plus jamais malade. Elle ferait tout ce que sa mère lui demanderait. Tout ce qu’elle voudrait. »

Pages 132/133

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