[DOSSIER] Grands reporters et photographes 1/3 : Entre réalité et fiction

Depuis la guerre du Vietnam aux récentes interventions françaises en Centre Afrique, la médiatisation a pris une part considérable dans la compréhension de  l’histoire en marche. Témoins privilégiés des bouleversements géopolitiques de notre monde, les reporters et photographes de guerre sont en première ligne.  

Un tour d’horizons en trois volets sur les différentes représentations d’une profession en mutation.
 



Grands reporters et photographes 2/3 : Une réalité sous toutes ses facettes
(à paraître le 10 mars) 
Grands reporters et photographes 3/3 : Des nouvelles formes d'engagement
(à paraître le 14 mars)


Du Cambodge au Nicaragua, en passant par les Balkans et le Moyen-Orient, entre fiction et réalité, le cinéma s’est nourri de leurs récits.


Reporters de l'extrême 


En décidant de porter à l' écran l'expérience de Richard Boyle durant la guerre civile au Salvador, Oliver Stone réalise en 1985 un film indépendant, une critique virulente de  la politique américaine en Amérique centrale au début des années 80. Boyle (interprété par l’excellent James Wood), photographe et sans un sous, rejoint le Salvador en plein chaos dans l'espoir de décrocher un scoop. Mais son existence en sera bouleversée à jamais. Car Stone réussit avec Salvador à nous décrire les situations vécues par son personnage lorsque la violence et la mort ronge l'âme d'une nation.
 

Si Salvador reste avant tout un film politique, c'est aussi une réflexion sur la défiance d'un homme vis-à-vis de son gouvernement. 
   

Les compagnons de route 


Si l’assassinat du journaliste du réseau ABC  Bill Steward, en juillet 1979 par les gardes somozistes, a servi de support scénaristique au film, Under Fire traite avant tout de l’engagement philosophique voire politique du photographe. Le journaliste Russel Price (Nick Nolte) s’implique dans le conflit en prenant fait et cause pour les  sandinistes.
 


Un cliché qui fera définitivement pencher la balance du côté de la Révolution. Un pied de nez à la mise en scène de l’assassinat du Che par les autorités boliviennes.

 

Les témoins de l'horreur 


De toutes les expériences vécues, celle de Dith Pran, guide et interprète de Sydney Schanberg, reflète le mieux le courage et l’abnégation dont il fit preuve en devenant le témoin « privilégié » du  génocide cambodgien pendant quatre longues années.
 

Un prix à payer pour informer, particulièrement traumatisant, que Roland Joffé immortalisera dans la Déchirure en 1984.



La déontologie à l’épreuve 


Dans Welcome to Sarajevo, Michael Winterbottom préfère quant à lui se focaliser sur le drame  qui s’est déroulé au cours de l’hiver 1991 pendant le siège de Kukovar durant le conflit bosniaque. Ici, pas de prouesses journalistiques, mais une volonté d’ingérence humanitaire indéfectible. Le journaliste devient un citoyen du monde responsable.



L'expérience du traumatisme 


Triage, le roman de Scott Anderson, qui a servi à la réalisation du film de Danis Tanovic, rebaptisé Eye of war, est une réflexion sur le sentiment de culpabilité des survivants en temps de guerre. Le déni de la mort de son ami va entrainer Mark (Colin Farell) dans un travail d'introspection avec un spécialiste de  la "purification psychologique" interprété par l'inoxydable Christopher Lee.
 

Le vécu du réalisateur bosniaque  enrichit d'une vérité  irréfutable ce processus de renaissance de ceux qui ont regardé la mort en face  beaucoup trop de fois : "Pour continuer à vivre, il faut accepter d'enterrer les morts".


Cédric




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