C'est tout ce qu'il me reste / Thomas Fersen

Une ancienne histoire d'amour


C'était une découverte coup de cœur en...1993 :  Le bal des oiseaux !
Fersen débarquait avec sa voix enrouée de « mal réveillé » et sa poésie rimée du quotidien. L'album reçut une Victoire de la musique en 1994 (Révélation masculine)
Et voilà que Thomas Fersen, sur son présentoir de nouveautés « chanson », cligne de l'oeil et me fait un signe avec sa traîne en peau de lapin, tiens tiens,,, ?  
J'obtempère et ne regrette rien.  


27 ans après... l'amour toujours intact, même si « c'est tout ce qu'il lui reste »


Les années passant, l'entrée en matière de l'album avec «Les vieilles», laissera peu de femmes indifférentes ! Au détour de cet hymne à la gente féminine mature, vient l' évocation du charme de l'ancien, comme un hommage à ce qui existe avec du sens, s' use avec beauté ou se bonifie avec le temps...
La musique s'accorde au propos : une basse discrète mais rassurante, une guitare sympathique comme au coin du feu, et un banjo qui égrène ses papillons colorés !
En quelque sorte : une vraie sobriété heureuse !

Dans la foulée déboule « C'est tout ce qu'il me reste »
avec son intro à l'implacable rythme sautillant, brodée d'arpèges de cordes et de hocquets gutturaux de guitare ! Et là, on entre direct dans la chambre (d'écho?) ! Fi de la nostalgie, il faut faire face et vite à la menace :
se séparer d'un ultime vêtement (le slip), devenu presque un « doudou » et je dirais même... un « bijou de famille »... Le suspens est entier. C'est très drôle, tendre et pétillant !

Comme un baume après la tempête, « Juste envie de ne rien faire »  apporte la douce brise qui apaise. En écho à la musique Cajun, le banjo accompagne cette confidence.
Oisiveté impérieuse,  nécessaire mise au ralenti imposée par la canicule, un brin de vague à l'âme bucolique... et loufoque comme Fersen en a l' habitude :
« Je suis seul avec le bourdon  Qui s'ballade comme une grosse dondon
Avec son manteau de lapin       De la campanule au lupin
»

Délire hallucinatoire dans une salle de bain ! « La mare »  embarque dans un voyage détrempé aux circonvolutions enivrantes : du siphon de la baignoire au pommeau de la douche, l'effrayante nymphe serpentée qui en sort...et qui se transforme. Le pouvoir du chant des sirènes sur l'enfant, redouté par les mères un brin trop inquiètes.
La chanson la plus poètique de tout l'album.
« Plus d'écailles, plus d'ailerons  Ses cheveux font des boucles
Au milieu de son front      Rutile une escarboucle
C'est un très beau rubis   Que la vouivre abandonne
Auprès de son habit         Lorsqu'elle se déboutonne
»

Un album  aux airs de conte de fée initiatique !





Caroline B. Bibliothécaire

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