La mort disséquée

La jeune fille suppliciée sur une étagère suivi de Le sourire des pierres: Deux récits fantastiques en rapport avec la mort.

 
Dans la première nouvelle, une jeune fille de 16 ans vient de mourir et ses parents vendent son corps à une université de médecine pour se débarrasser des funérailles coûteuses et gagner quelques yens...


Mais l’âme de la jeune fille réside toujours dans son corps et même si elle ne ressent plus la douleur, ses émotions restent présentes.
Elle va « suivre » son corps morcelé et observer la transformation qu’il subit
Petit à petit, la déshumanisation s’installe avec un sentiment de honte.

Ce n’est pas une apologie de la mort, il s’agit là de dissection pure pour les étudiants.
Cette nouvelle peut être comparée à « la métamorphose » de Kafka, tant le corps est traité avec indifférence.

Dans la seconde nouvelle, bien que la mort soit toujours présente, elle est traitée avec moins de froideur.
Deux anciens camarades, Eichi et Sone se retrouvent.
Sone, à la personnalité étrange, voire inquiétante, propose à Eichi de voler des statuettes mortuaires dans les cimetières.
La mise en relief de Sone, être malfaisant, dépeint dans un univers onirique laisse un goût amer et contradictoire, sentiment souvent retrouvé dans la littérature contemporaine Japonaise.
L’écriture nette, limpide, bien que glaçante reste profondément humaine, digne et humble.


Corinne L.C, bibliothécaire. 

La jeune fille suppliciée sur une étagère
Akira Yoshimura

Actes Sud , 2002

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