Avez-vous une intime conviction ?

ARTICLE 353 DU CODE PENAL – Tanguy VIEL

Article 353 modifié par LOI n°2011-939 du 10 août 2011 - art. 12:

Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ? ".

Début : Martial Kermeur vient de jeter par-dessus bord un homme, Antoine Lazenec, promoteur immobilier. Il ramène le bateau au port et rentre chez lui. Les forces de l’ordre viennent l’arrêter le matin suivant. Il les attendait.

Fin : La décision du juge sur le cas Kermeur.

Entre les deux, nous assistons à l’entretien de Kermeur avec le juge, essentiellement un monologue de l’accusé, entrecoupé quelques rares fois par une question ou réflexion du magistrat, qui le pousse à l’introspection.

L’article 353 du code de procédure pénale régit la notion d’intime conviction des juges, « Article 353 du code pénal » nous pose à la place du juge, nous obligeant à écouter Kermeur relater sa vie et par là-même les évènements qui l’ont poussé à commettre l’irréparable. Et donc à nous forger notre propre intime conviction. 

Apparait également en filigrane qu’il n’est pas aisé d’échapper à sa classe sociale, et qu’il est difficile pour une personne venant de la classe ouvrière d’atteindre l’aisance et le pouvoir de persuasion des personnes nées de classes sociales plus élevées. Subsiste toujours un sentiment d’infériorité, et dans le cas Kermeur, l’impossibilité de faire front à Lazenec, alors même qu’il comprend et mesure toute l’ampleur du désastre dans lequel le promoteur immobilier l’entraine, et entraine toute la commune.

Tanguy VIEL nous propose un roman sous tension, réaliste, avec une narration simple mais une réflexion profonde sur la notion de justice, y compris la justice hors cadre des codes et tribunaux.

Un roman qui donne à réfléchir… Et c’est mon intime conviction !

Sandrine B., bibliothécaire. 

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