Herbert George Wells, l'explorateur militant de la Quatrième Dimension
CYCLE TEMPS & IMAGINAIRE
Si la Machine à explorer le Temps a définitivement installé son auteur au panthéon des pères fondateurs de la science-fiction, c'est avant tout parce qu'il nous interpelle sur l'organisation sociale de nos sociétés.
Roman de Herbert George Wells
Adapté au cinéma par Georges Pal en 1960 et Simon Wells en 2002
Roman prospectif
Structuré comme un journal de bord, les péripéties de cet Explorateur du Temps, véritable alter ego de son auteur, fait reculer les limites du possible. Cette nouvelle frontière, le Temps, Wells nous la sert sur un plateau aux allures de conte fantastique. Mais c'est véritablement de l'humanité dont il nous parle : la marche inéluctable vers un progrès qui emporte tout sur son passage.
Le temps n'est qu'une sorte d'espace
Ce qui rend le récit crédible, c'est la force avec laquelle son auteur réussit à nous convaincre de l'existence de cette Quatrième dimension ; Wells nous démontrant par là que le progrès technique est capable de réaliser toutes les attentes de l'individu aussi bien pour le meilleur que pour le pire. Une véritable aliénation à la machine qui devient le symbole d'un capitalisme triomphant balayant tous les anciens modes d'organisation sociales et économiques. Une réflexion pertinente sur le socialisme que l'on retrouve au début du roman :
"- C'est là qu'est l'avenir ! dit le Très jeune homme. Pensez donc ! On pourrait placer tout son argent, le laisser s'accumuler à intérêts composés et se lancer en avant !
- A la découverte d'une société édifiée sur une base strictement communiste, dis-je
- De toutes les théories extravagantes ou fantaisistes...commença le Psychologue"
Le progrès en marche
Sa vision sur le progrès de l'Humanité reste toujours aussi pertinente de nos jours. En analysant les successives transformations de la civilisation, il nous décrit ce qu'il reste de notre société en l'an 802000, les Possédants recherchant plaisir, confort et beauté et les Non-Possédants obligés de s'adapter à l'évolution de leur conditions de travail. Une vision prophétique qui fait écho à nos problématiques socio-économiques de notre 21ième siècle.
Cette utopie cauchemardesque qui déstabilise notre explorateur résonne aussi comme un avertissement aux générations futures : "L'homme s'était contenté de vivre dans le bien-être et les délices, aux dépens du labeur d'autres hommes ; il avait eu la Nécessité comme mot d'ordre et excuse et, dans la plénitude des âges, la Nécessité s'était retournée contre lui.
Hommage cinématographique
On ne compte plus les adaptations et oeuvres inspirées par le voyage temporel de Wells. George Pal illustre avec un respect quasi académique les propos de l'auteur. Malgré des effets spéciaux marqués, The Time Machine atteint son objectif, l'aspect politique en moins. Stimulée par le progrès technique, on y découvre une humanité ravagée par les deux conflits mondiaux et l'angoisse de l'ère atomique. Rod Taylor dans le rôle de l'Explorateur parvient à toucher dans son personnage de voyageur imprudent motivé par une quête dévorante.
Un conseil : replongez-vous dans ce récit.
Et surtout pas d'excuses...il ne fait que 100 pages et vous pouvez aussi le télécharger dans son intégralité.
Cédric
Ressources autour du voyage dans le temps
- Le voyageur imprudent de René Barjavel
- La planète des singes de Pierre Boulle et ses adaptations
- Paradoxes de Didier Convard
Et à l'occasion du 26ième Prix des Incorruptibles 2014/2015, le réseau des Bibliothèques de la Ville de Nîmes, partenaire de l'opération, vous présente un des romans de la sélection 5ième/4ième :
On en reparle très vite...
The past, I have, but find the answer alone about this. This has been known.
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