Zulu, l'âme violente de l'Afrique du sud
Alors que la fin de l'apartheid sonnait l'avènement d'une nouvelle société sud-africaine, Caryl Férey livre un thriller cahotique, sauvage et sans concession à l'image d'un pays prisonnier de son histoire.
Roman de Caryl Férey
Adapté à l'écran par Jérome Salle
Dés les premières pages, c'est un véritable coup de massue que le lecteur se prend en pleine figure. Ali Neuman, chef de la police de Cape Town se remémore la pendaison de son père et le supplice du pneu subi par son jeune frère. Le ton est donné et autant vous dire qu'il ne vous lâche plus jusqu'à la dernière page.
Mais au delà de certains passages particulièrement insupportables, Zulu est une plongée captivante dans l'Afrique du sud d'aujourd'hui.
La société "arc en ciel" chère au coeur de Madiba sert de toile de fond dans ce polar aux allures de critique sociale. Chaque personnage est une partie de ce pays, le souvenir d'une histoire douloureuse, en quête de jours meilleurs pour une société gangrénée par tous les maux : corruption, trafic de drogue, misère sociale, urgence sanitaire, criminalité galopante.
Les personnages principaux, Ali, Brian et Dave, sont le symbole d' un pays qui essaie pas à pas de se construire un avenir commun. Même si Brian Epkeen, fils de procureur tristement célébre sous le régime de l' apartheid, ronge son frein dans l'alcool et les femmes, chacun sait au fond de lui même que pour pardonner, ton ennemi d'hier doit devenir ton partenaire (Mandela). Une renaissance en quelque sorte, surtout pour Ali qui change son nom en Neuman (le nouvel homme) au lieu de Sokhela.
Cette histoire met en avant les travaux initiés par les responsables du projet Coast entre 1981 et 1993 dont la finalité était "le contrôle démographique de la population noire". Des cristallisations d'un autre temps, surtout qu' avec 20% de la population porteuse du virus VIH, l'espérance de vie tombera à 40 ans en 2020. Dans sa manière de saisir la physionomie d'une société, Caryl Férey se hisse avec talent entre Mankell et Indridadson.
Tout le matériel présent dans le roman a évité à Jérome Salles, le réalisateur, le douloureux accouchement du travail d'adaptation. Le choix de Forest Whitaker pour le rôle d'Ali s'imposait. Petite anecdote : Ali porte son nom zoulou contrairement au roman.
On assiste à la métamorphose d' Orlando Bloom à des années lumiéres de la galaxie tolkienne dans la peau du flic désabusé et sur le fil du rasoir, Brian Epkeen
La scéne finale qui différe quelque peu met Ali et Brian face à leur destin. Le premier doit tuer et mourir et le second, pardonner pour continuer à vivre.
Au final, une adaptation visuellement intense qui tient toutes ses promesses.
Au delà de cette histoire ahurissante et passionnante, Zulu est une reflexion sur notre capacité et notre volonté de nous inscrire dans un processus de changement societal durable et fédérateur.
Un livre et un film indispensables.
Cédric
Plus de Caryl Férey
Roman de Caryl Férey
Adapté à l'écran par Jérome Salle
Fantômes du passé
Dés les premières pages, c'est un véritable coup de massue que le lecteur se prend en pleine figure. Ali Neuman, chef de la police de Cape Town se remémore la pendaison de son père et le supplice du pneu subi par son jeune frère. Le ton est donné et autant vous dire qu'il ne vous lâche plus jusqu'à la dernière page.
Mais au delà de certains passages particulièrement insupportables, Zulu est une plongée captivante dans l'Afrique du sud d'aujourd'hui.
Héritage historique
La société "arc en ciel" chère au coeur de Madiba sert de toile de fond dans ce polar aux allures de critique sociale. Chaque personnage est une partie de ce pays, le souvenir d'une histoire douloureuse, en quête de jours meilleurs pour une société gangrénée par tous les maux : corruption, trafic de drogue, misère sociale, urgence sanitaire, criminalité galopante.
Entre vérité et réconciliation
Les personnages principaux, Ali, Brian et Dave, sont le symbole d' un pays qui essaie pas à pas de se construire un avenir commun. Même si Brian Epkeen, fils de procureur tristement célébre sous le régime de l' apartheid, ronge son frein dans l'alcool et les femmes, chacun sait au fond de lui même que pour pardonner, ton ennemi d'hier doit devenir ton partenaire (Mandela). Une renaissance en quelque sorte, surtout pour Ali qui change son nom en Neuman (le nouvel homme) au lieu de Sokhela.
Travail journalistique
Cette histoire met en avant les travaux initiés par les responsables du projet Coast entre 1981 et 1993 dont la finalité était "le contrôle démographique de la population noire". Des cristallisations d'un autre temps, surtout qu' avec 20% de la population porteuse du virus VIH, l'espérance de vie tombera à 40 ans en 2020. Dans sa manière de saisir la physionomie d'une société, Caryl Férey se hisse avec talent entre Mankell et Indridadson.
Film de revanche juste
Tout le matériel présent dans le roman a évité à Jérome Salles, le réalisateur, le douloureux accouchement du travail d'adaptation. Le choix de Forest Whitaker pour le rôle d'Ali s'imposait. Petite anecdote : Ali porte son nom zoulou contrairement au roman.
On assiste à la métamorphose d' Orlando Bloom à des années lumiéres de la galaxie tolkienne dans la peau du flic désabusé et sur le fil du rasoir, Brian Epkeen
La scéne finale qui différe quelque peu met Ali et Brian face à leur destin. Le premier doit tuer et mourir et le second, pardonner pour continuer à vivre.
Au final, une adaptation visuellement intense qui tient toutes ses promesses.
Au delà de cette histoire ahurissante et passionnante, Zulu est une reflexion sur notre capacité et notre volonté de nous inscrire dans un processus de changement societal durable et fédérateur.
Un livre et un film indispensables.
Cédric
Plus de Caryl Férey
Aucun commentaire: