X-Men Days of Future Past : That '70s Show !

AVIS À CHAUD

La saga X-Men est fondatrice du film de superheros moderne. Days of Future Past est le septième volet de cette vaste fresque fantastique. Un film de Science Fiction (sur)excitant à la hauteur des attentes…

Days of Future Past



… Et c'est peu de dire que j'avais des attentes pour l’adaptation de Days of Future Past de Chris Claremont et John Byrne. Résultat ? J’ai tellement aimé le film que j’aimerais pouvoir remonter le temps et dire à mon moi jeune que l’attente sera récompensée et que le film sera bon.

Espoirs et désespoirs


Il faut dire que les prémisses de Days of Future Past furent aussi effrayantes qu'excitantes.

Le récit, ambitieux, est basé sur un arc postapocalyptique passionnant, mais casse gueule mettant en scène voyage dans le temps et futur alternatif à la Terminator, avec pour objectif de lier les différentes époques de la franchise (en clair un joli bordel).

D'autant que le film marque le grand retour de Brian Singer sur les X-Men. Le réalisateur avait pratiquement lancé la vague des films de superheros (avec Sam Raimi et son Spider-Man) et commis un des maitres étalons du genre (X-Men 2 et sa scène d’ouverture démente à la maison Blanche).

Sans compter une promotion en demi-teinte, comme ce fut déjà le cas pour le précédent volet X-Men First Class sortis en 2011.


Retours aux sources


Pourtant, dès le prologue, le ton est lancé pour le plus grand plaisir de l’habitué de la saga.

Dans l’introduction, on sent que Brian Singer est de retours aux commandes, dans une version déformée et cauchemardesque de l’ouverture du premier film. Les rêves de paix entre Homo Sapiens et Homo Superior, ne sont plus qu’un souvenir, les corps jonchent les rues et les survivants sont parqués dans des camps de concentration ou traqués comme des chiens galeux.

Que ce soit dans le ton adopté, dans le générique, dans la musique (le retour du thème original), dans la mise en scène… Le style du film fait résolument penser à celui des deux premiers volets et porte la marque de Brian Singer…

…Tout en étant graphiquement très proche du style mis en place par Matthew Vaughn dans X-Men First Class, qui signait le renouveau de la franchise. Bref, le meilleur des deux mondes pour une élégante synthèse des différentes périodes de la franchise y compris les chapitres réputés mauvais (X-Men 3, détesté par les fans).


Kitty Pride fait voyager Wolverine dans le temps

Imbroglio temporel


Voyage dans le temps oblige, le film navigue entre les époques : dans les années 70 pour l'essentiel mais également le futur. Ce qui fait que l'on y croise les versions jeunes et vieilles des mêmes personnages.

Pourtant, ce qui est épatant c’est que malgré la potentielle complexité des voyages dans le temps, le scénario est d’une limpidité de cristal.

À tout moment on sait ou l’on est, qui fait quoi, dans quelle période se situe l’action... Les évènements sont clairs et les enjeux sont bien définis grâce, notamment, à un découpage millimétré. 


Mise en scène, découpage et ampleur visuelle : maitrisé, mais trop cher pour ce que c'est !


Il faut dire que la mise en scène de Singer est parfaitement lisible. Ici pas de caméra épileptique, mais des plans amples en alternance avec des séquences en 16mm qui renforcent l’aspect "évènements historiques".

Certain pourront reprocher au film de manquer d’action et d'ampleur visuelle, surtout au vu du budget pharaonique (dans les 220 millions de $, second film le plus cher de l'histoire de la Fox, derrière Avatar), car finalement le grand spectacle ce fait presque rare, comme souvent chez Singer. Il y a un décalage entre le coût du film et l'argent que l'on voit à l'écran.

Pourtant, le film est très dense et ne laisse quasiment jamais retomber la tension dans une ambiance fiévreuse renforcée par le montage alterné entre les années 70 et le futur apocalyptique.

Au milieu de ce programme déjà bien chargé, une scène qui fera date, le vrai moment d'action marquant du film : la démonstration des pouvoirs de Quicksilver durant la scène de l’évasion. Si vous avez vu le film, vous comprendrez de quoi je parle.

Dans tous les cas, Days of Future Past n'est pas un prequel, même si l'essentiel de son intrigue se déroule avant la plupart des films précédents, il est conçu pour être vu après et ne fait sens que dans cet ordre.


L'histoire et l'Histoire…


À l'instar de X-Men First Class qui prenait place dans les années 60 pendant la crise des missiles de Cuba, Days of Future Past inscrit son intrigue dans l'Histoire avec un grand H au travers d’une reconstitution amusante de l'époque patte d'eph' (Claude François y côtoie Star Trek la série originale).

Quand la petite histoire se déroule dans l'ombre de la grande, à moins que ce ne soit l'inverse.

Puisque c'est aussi l'occasion pour nos héros de se trouver au cœur d'évènements importants et de croiser des figures historiques célèbres (le Vietnam, JFK, Nixon…) tout en approfondissant les thématiques des précédents volets et en apportant des éclairages nouveaux sur des personnages bien connus (Xavier bien entendu, mais aussi Mystique).


Les mutants dans les 70's : chemises à fleurs à tous les étages

… des origines


Car, si X-Men First Class était, avant tout, l’histoire de la transformation de Erik Lensher en Magneto, Days of Future Past raconte comment le jeune et arrogant Charles Xavier (ici brisé psychologiquement et physiquement) va devenir le pacifiste et humaniste Professeur X, premier défenseur de la paix entre humains et mutants.

La différence d'évolution entre les versions jeunes et plus matures des personnages est extrêmement bien gérée. Notamment au niveau de Magneto, extrémiste jusqu'à en devenir stupide dans sa jeunesse, beaucoup plus sage et rempli de regrets dans le futur.

Dommage que Michael Fassbender soit aussi effacé alors que sa prestation dans le précédent volet était un sans faute total. Ici il fait le minimum syndical, l'acteur nous avait habitué à beaucoup mieux.

Heureusement, la prestation de James McAvoy est impeccable. L’acteur est éclatant de justesse, que ce soit dans la déchéance de son personnage ou dans l'acceptation de ses responsabilités vis-à-vis de ses semblables.

Excellente également, Jennifer Lawrence donne une consistance inédite à Mystique. Elle rend palpable le cheminement qui la mènera au début de X-Men 1, pleine de haine et de ressentiment envers les humains.

Le reste du casting est malheureusement trop en retrait, voir carrément inexistant. À l'image de Bishop, interprété par notre Omar Sy national qui fait vraiment de la figuration. Dommage, car le personnage est intéressant, espérons que nous le reverrons.


Xavier devient le professeur X

Vers l'apocalypse


Bref, un excellent film qui parvient à être autant la suite de X-Men First Class que celle de X-Men 3 en liant toutes les époques entre elle dans un ballet temporel très maitrisé même s'il n'est malheureusement pas exempt de quelques incohérences d'autant plus fâcheuses qu'elles auraient pu être évitées avec un peu plus d'efforts dans l'écriture.

Que reste-t-il à raconter après ça ? L'apocalypse bien entendu !

Ah, j'ai faillis oublier : restez après le générique.

Je conseille le visionnage de la saga dans l'ordre de production :

X-Men de Brian Singer
X-Men 2 de Brian Singer
X-Men : l'Affrontement Final de Brett Ratner
X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood
X-Men : First Class de Matthew Vaughn
The Wolverine de James Mangold
X-Men Days of Future Past de Brian Singer, en salles en ce moment !


Écouter le podcast de Comicsblog sur le film (avis mitigé)

Nicolas


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