Jeu vidéo et création numérique comme objet de curiosité
Alors même que les arts numériques restent encore relativement méconnus, l’intérêt pour le jeu vidéo ne se dément pas. Cependant, ces deux disciplines se croisent de plus en plus souvent donnant naissance à des jeux vidéo aux univers étranges et aux mécaniques de jeu inattendues. À tel point que certains d'entre eux pourraient aisément trouver leur place dans un cabinet de curiosités du XXIe siècle.
Les jeux vidéo sont devenus des objets de collection, principalement dans des cercles privés et amateurs. Certains collectionneurs en amassent par milliers, que ce soit dans leurs chambres ou au sein d'entrepôts associatifs, jusqu’à l'initiative de créer des musées dédiés. Ces initiatives, portées par des associations cherchant à valoriser le jeu vidéo à travers des institutions muséales, rappellent la manière dont la culture scientifique et artistique a par le passé été progressivement intégrée dans les collections publiques.
Mais au-delà de leur dimension de collection, les jeux vidéo voient également leur nature et leur fonction sociale transformées par des artistes numériques, des "makers" et des joueurs passionnés. Ces créateurs, explorateurs et techniciens réinventent l’objet jeu vidéo en l'analysant, en le modifiant et parfois même en le détournant.
Les artistes apportent des approches esthétiques et conceptuelles inédites, tandis que les makers, en déconstruisant les jeux pour en comprendre les mécaniques, en repoussent les frontières techniques.
De leur côté, certains joueurs cherchent à comprendre le fonctionnement interne des jeux, leur histoire non seulement pour mieux y jouer, mais aussi pour participer activement à leur transformation.
Ces interventions collectives font du jeu vidéo un objet hybride, tantôt bizarre, incompréhensible à la fois œuvre d'art, sujet d’expérimentations techniques et phénomène social.
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