Bleu silence

Bleu silence
Comment se sentir exister sans pouvoir parler ? 
Quand le silence est subi et qu’il serait vital de parler mais que les mots ne sortent pas. Nous pensons souvent que les personnes qui ne s’expriment pas sont inexistantes !


Une famille dans un déni de violence


Mickaëlla a dix ans, elle ne communique pas. Les mots raisonnent dans sa tête mais ils sont bloqués au fond de sa gorge et de son cœur. Elle n’a jamais parlé depuis sa naissance, sa mère est exaspérée par ce mutisme mais n’en conçoit pas la raison. Et son père est trop maltraitant envers autrui pour ressentir le désarroi de sa fille. Il n’y a que le grand père Michou avec un esprit sain et son perroquet qui apporte de la gaité à Mickaëlla.
A l’extérieur du contexte familial,  elle est la fille qui ne parle pas et à l’école celle qui écrit ses oraux. Les mots "jolie" ou "laids", elle les connait, elle s’imagine leurs consonances si elle pouvait les prononcer. Elle aimerait en dire des choses ! 


Et puis un jour, c’est le drame et les mots utiles sortent de sa bouche, enfin ! Car le danger est le déclencheur qui fait ressortir son élocution tardive. Nous découvrons alors une petite fille qui n’a pas sa langue dans sa poche ! Qui aurait pu dire qu’elle va pouvoir fredonner la célèbre chanson « La mer » de Charles Trenet en toute liberté et en harmonie. 


Un roman émouvant qui relate de la violence subit en huis clos familial. Nous prenons conscience des dégâts psychologiques que cela engendre au quotidien. C’est un livre riche en jolis mots. Nous sommes Mickaëlla et nous vivons ses peurs, ses joies, ses frustrations à travers ses yeux de muette qui renferment tout. Quand il manque juste la parole pour dénoncer ! 


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Sophie C. Bibliothécaire


Bleu silence
Jean-Michel Audoual
Eyrolles 2021


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