Retour à Birkenau


"Papa, Gilbert, prenez le camion !" 
C'est toujours ça qu'ils n'auront pas à faire à pied. 
Je ne les embrasse pas. Ils disparaissent.
Ils disparaissent...
 
C'est le dernier souvenir que Ginette Kolinka garde de son père et de son frère. Lorsqu'elle leur conseillait, à la descente du train, de prendre ce camion pour moins se fatiguer, alors que celui-ci menait aux chambres à gaz.
Arrêtée par la Gestapo en Mars 1944 à Avignon avec son père, son petit frère et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Birkenau.
Elle décrit dans un récit bref et cru ce qu’elle a vu et connu dans les camps d’extermination.
Certains passages sont très durs, mais écrits avec une grande pudeur.
 
Par moment, le récit entrecoupé de flash-back sur son enfance ou sur sa vie après les camps permet de prendre une pause dans la violence à laquelle nous faisons face durant la lecture.
Elle raconte le froid, la faim, les coups, l’humiliation et la déshumanisation mais aussi sa rencontre avec des jeunes femmes qui deviendront ces amies et entre autres, sa rencontre avec Simone Veil qui, en lui offrant une robe, lui sauve la vie. 

Ce témoignage, lu presque comme une conversation est nu et émouvant, racontant l’indicible sans se plaindre. 

Ginette Kolinka s’attache depuis plusieurs années à informer les enfants de ce qu’il s’est passé là-bas.  

C’est une formidable leçon de vie et un acte de mémoire pour ne jamais oublier. 


Corinne L.C, bibliothécaire. 


Retour à Birkenau
Ginette Kolinka ; avec Marion Ruggieri
Grasset, 2019



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