Didier Henry : « Instantanés »

Photographe et romancier, Didier Henry propose avec ces «Instantanés » une poésie à la fois nonchalante et hantée. 



Nonchalante car chacun de ces courts textes est un moment de déambulation où se rencontrent souvenirs, impressions et esquisses de sentiments mêlées.
Hantée car ces instants de promenades sont visités par des proches ou des artistes admirés, à qui Didier Henry adresse des poèmes ou bien qu’il évoque au détour des vers. 

De Bashô à Robert Wyatt, le champ d’investigation et d’errance de Didier Henry est placé sous l’étoile de la douceur, de l’attention aux contemporains (des jeunes femmes sur une plage à un couple de migrants dans le métro) et aux morts (les amis disparus, délicatement évoqués). 

La pratique de la photographie et l’amour du cinéma rencontrent tout naturellement une attention au paysage dans sa diversité, jusqu’à mettre en place un hétéroclisme de choses vues souvent surprenant.
De la banlieue parisienne aux Cévennes minérales, on passe au gré des groupes de mots, parfois dans le même vers, d’un thème à l’autre, d’un plan large à un zoom soudain, exactement comme la vue fait naître des associations dans la pensée.

Car « rien ne tient l’univers », annonce Didier Henry, avec l’air de ne pas attacher d’importance à grand-chose, pour mieux dissimuler sa propre émotion et distiller chez le lecteur une immanquable nostalgie, comme ces deux vers le suggèrent si finement : 
« est-ce seulement ce bateau de pêche qui danse »


Guillaume B. , bibliothécaire 

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Instantanés
Didier Henry
Faï fioc 2017

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