Des films–lucioles

Mois du film documentaire, 18ème édition, du 3 au 26 novembre 2017



Il y a 18 ans, l’association Images en bibliothèque initie Le Mois du film documentaire . Durant tous les mois de novembre, des centaines de lieux sur le territoire français et international, organisent des projections et des rencontres destinées à questionner notre monde à travers le cinéma. Les bibliothèques de Nîmes participent depuis son origine, chaque fois sur des thématiques différentes. Chaque structure, chaque programmateur est libre de son choix de films et de sa thématique.

Cette année, nous avons choisi de vous montrer Des films-lucioles . Thématique bien mystérieuse et pourtant… Grâce aux films et à nos invités, il sera question d’engagement, de poésie, de regards bienveillants, de beauté, de résistance et d’amour. Beau programme, n’est-ce pas ?






Les Lucioles


La première fois qu’il est question de « lucioles », en dehors de la simple évocation des petites bêtes lumineuses, c’est dans le texte que Pier Paolo Pasolini a écrit pour le Corriere della sera en 1975, « Le vide du pouvoir en Italie » (Voir aussi Les écrits corsaires). Il regrette la disparition des lucioles en Italie, les « vraies », suite à la pollution. Il fait alors le parallèle avec un changement politique fort et destructeur, et déplore le triomphe d’un système fondé sur l’obscurantisme politique et une marchandisation généralisée, entrainant la fin de toute culture et de toute beauté.

Cependant, malgré l’obscurantisme grandissant et l’éblouissement aveuglant de la « société du spectacle » (Guy Debord), les lucioles brillent encore. Elles « n’ont disparues qu’à la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux (…). Et les images – pour peu qu’elles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles – ouvrent l’espace pour une telle résistance ». C’est la thèse que défend Georges Didi-Huberman dans La Survivance des lucioles en 2009.


Des films-lucioles


Dans cette édition du Mois du film documentaire, nous vous proposons donc des films-lucioles, des films qui donnent une autre vision du monde, des films qui déplacent le regard et rendent à l’existence sa dimension poétique. Notre sélection est forcément sélective. Il existe tant d’autres films « rigoureusement et modestement pensés comme des images lucioles »…


Le Bonheur, Alexandre Medvedkine


Les lucioles rayonnent sur toute l’histoire du cinéma. Ce sera l’occasion de voir ou revoir des classiques (incontournables !) tels Dziga Vertov, Alexandre Medvedkine, Jean Renoir, Fernand Deligny ; découvrir les plus jeunes comme Anna Roussillon, Sophie Audier, Sylvie Ballyot et Béatrice Kordon.
Nous verrons ou reverrons les films anciens ou récents de cinéastes « confirmés » comme Nicolas Philibert, Mariana Otero, Carmen Castillo, Andrew Kötting, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Nous explorerons avec eux toutes les formes de cinéma. On passera du cinéma expérimental à un cinéma plus engagé ; du cinéma poétique au cinéma direct.



Je suis le peuple, Anna Roussillon


Il sera question de regards sur le monde, de prendre le temps de mieux voir (L’Homme à la caméra, Je veux voir), de mieux voir l’autre (Le Moindre geste, L’Invisible). Nous échangerons sur la transmission, le passage d’un monde à l’autre (School of Trust, Les Chèvres de ma mère). Nous évoquerons aussi l’engagement, vers un monde meilleur, utopique  (The Diggers of San Francisco, Je suis le peuple, On est vivant, L’Assemblée, La Vie est à nous). Et enfin, il sera question de poésie (Le Bonheur, By Our Selves) et d’amour (Tu crois qu’on peut parler d’autre chose que d’amour ?). 



Tu crois qu'on peut parler d'autre chose que d'amour ? Sylvie Ballyot et Béatrice Kordon

De nombreux réalisateurs seront présents pour accompagner leur film et échanger  avec nous : Anna Roussillon, Alice Gaillard, Sophie Audier, Andrew Kötting, Mariana Oetero, Joana Hadjithomas, Khalil Joreige, Sylvie Ballyot, Béatrice Kordon.
D’autres personnalités du monde de l’art et de l’éducation seront aussi présentes : Tom Gareil (musicien), François Verret (chorégraphe), Serge Lalou (producteur), Jean-Noël Grando (historien du cinéma), Solal Moulin (éducateur spécialisé), Stéphane et Alexandre Giroux (association Palotchka, école démocratique), Estelle Brun et Vincent Capes (association Anima, travaille à la création et à la transmission de l’image en mouvement).

Cette programmation s’est construite grâce et avec nos partenaires : la médiathèque Simone Veil de Marguerittes, Le Sémaphore, Le Périscope, Le ZO/Anima, le Théâtre de Nîmes, le musée d’art contemporain du Carré d’art.

Les lucioles vont scintiller tout ce mois de novembre sur Nîmes. Ne surtout pas les rater… Elles sont discrètes mais si elles sont nombreuses, elles éclairent et illuminent généreusement.

Dominique R.

2 commentaires:

  1. Bonjour, le lien vers l'article du Corriere ('Le vide du pouvoir en Italie' et non 'Le vide du pouvoir politique') ne semble pas fonctionner.
    S'agit-il de ce lien :
    http://ouvrirlecinema.org/pages/reperes/alire/PPP/PPP_videdupouvoir.pdf

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