De la domestication de la femme…

"Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée, entre autres, comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie."

De nos jours, en République Eusistocratique de Finlande. Les valeurs fortes de ce nouveau régime sont la stabilité sociale et la santé publique. Tout plaisir entrainant une dépendance y est proscrit, café compris. Tout sauf le sexe qui se doit d’être aussi efficace que possible. A cet effet, une nouvelle sous-espèce humaine a été créée par le gouvernement. Autrefois, cette sous-espèce était connue sous le terme "femmes"…


 A présent, les "éloïs" sont des femmes domestiquées dès l’enfance, et dont le seul rôle est de satisfaire à tous les besoins et plaisirs des "virilos" qui, eux, possèdent pouvoir et considération. Les femmes ("morlocks") ne possédant pas les caractéristiques physiques et/ou morales des "éloïs" sont stérilisées et mises au ban de la société.
Mais comme dans tout état où règne en maître l’obscurantisme, une résistance se met en place, financée par le trafic de capsaïcine, molécule présente dans le piment, et ayant un fort pouvoir de dépendance sur ses utilisateurs…

Roman d’anticipation, où nous suivons, sur une courte période, une "morlock" et son compagnon "virilo", tous deux dealers de capsaïcine, pourtant guidés par des desseins différents...

Cette histoire est rythmée par l’alternance des carnets des deux protagonistes, la correspondance à sens unique que la "morlock" entretient avec sa sœur "éloï", et des extraits de la nouvelle constitution finlandaise.

Récit féministe, dérangeant, ode à la liberté et dénonciation des manipulations politiques, ce roman maîtrisé tient en haleine et fait réfléchir sur les travers de notre société, tout comme le précédent livre écolo-fantastique de Johanna Sinisalo, "Le sang des fleurs".

Avec joie et docilité
Johanna Sinisalo
Actes Sud 2016

A lire !

Sandrine B.

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