Les trois Mousquetaires : du roman épique au film d’animation de marionnettes
Un classique indémodable du roman historique dont Janis Cimermanis a tiré un film d’animation léché et artisanal mais qui laisse sur sa faim.
Roman d'Alexandre Dumas
Adapté au cinéma par Janis Cimermanis
Au départ, les trois Mousquetaires c'est l'archétype du roman de cape et d'épée. Tout le monde a lu (ou connais) ce roman d'Alexandre Dumas qui décrit comment D'Artagnan, jeune impétueux et fine lame, quittera sa Gascogne natale dans l'espoir de devenir mousquetaire du roi.
En chemin, il rencontrera une foule de personnages romantiques admirablement campés, le fameux trio de mousquetaires d'abord, mais également Richelieu et ses sbires, la perfide Milady de Winter, en passant par Anne d'Autriche et son amant le Duc de Buckingham.
Dumas parvient avec brio à nous parler de l'Histoire en la mêlant avec l'histoire ou comment des personnages de fiction (Milady, Constance Bonacieux, Rochefort...) côtoient les grandes figures passées à la postérité (Buckingam, Louis XIII mais aussi D'Artagnan ou Athos), pour mieux romancer des évènements réels marquants (Le Siège de la Rochelle).
En sommes, une intrigue politique mêlée de vérités et d'anecdotes historiques revisitées, déformées, fantasmées par l'imagination fertile de l'auteur qui les anime d'un souffle romanesque et épique émaillé de rebondissements rocambolesques et saupoudré d'aventure avec un grand A.
Multi-adapté, rançon de la gloire, Les trois mousquetaires est un roman qui n'a pas faibli et qui fascine encore aujourd'hui.
Janis Cimermanis a tiré des Trois mousquetaires un film d'animation à base de marionnettes, une première pour ce classique. D'ailleurs, le réalisateur Letton n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il s'agit de son deuxième long métrage (après Prop & Berta en 2000).
Son film, destiné à la jeunesse, n'adapte que les deux premières parties du roman (de l'arrivée de d'Artagnan à Paris à la conclusion de l'affaire des ferrets de la reine, occultant le siège de la Rochelle et la dernière partie sur Milady), soit les passages les plus connus.
Au niveau visuel le film est plutôt léché. Le choix d'une animation traditionnelle à base de marionnettes animées images par images confère au métrage un sacré cachet qui n'est pas sans rappeler les formidables travaux du génial Ray Harryhausen (mais si vous le connaissez, le combat des squelettes dans «Jason et les Argonautes», c'était lui). En témoignent des mouvements légèrement saccadés et une matérialité impossible à obtenir dans un film d'animation high tech en 3D.
Bien entendu, cette patte artisanale a un prix, car c'est un travail de titan, jugez plutôt : 65 000 heures de labeur pour 30 minutes d'un film qui dure 1 h 15 !
Un travail minutieux, qui force le respect et qui séduit par son authenticité et sa simplicité. Les images sont belles, elles fourmillent de petits détails d'orfèvre, le travail sur les arrières plans, les éclairages et les costumes est formidable.
De même, les combats à l'épée sont étonnement précis pour un métrage à base de marionnettes. Les mouvements et les passes d'armes sont agréablement réalistes et ont apparemment été supervisés par un véritable escrimeur.
Autant d'éléments qui font vivre de manière étonnante ce 17ème siècle et sa noblesse d'épée.
Malheureusement, la performance technique a tendance à se faire au détriment d'un scénario qui simplifie (œuvre pour la jeunesse oblige) l'histoire originale et perd en route ce qui faisait le principal attrait du roman : son panache dévastateur.
Certes, tout est là ou presque, puisque le déroulement suis le roman de près, mais de manière accélérée, comme autant de passages obligés, des tableaux certes très beaux, mais qui manquent de liant entre eu pour s'assembler en une intrigue harmonieuse qui serait plaisante à suivre.
A plusieurs reprises les péripéties apparaissent peu claires pour qui ne connait pas déjà par cœur cette histoire. La faute à des ellipses narratives parfois mal gérées pour faire rentrer l'intrigue d'un roman de 900 pages dans les limites d'un film d'à peine plus d'une heure.
L'autre conséquence, c'est que beaucoup de personnages mythiques sont sous-exploités. Ainsi on ne voit quasiment pas les trois mousquetaires du titre, qui servent surtout de faire-valoir à D'Artagnan, quant à Milady elle ne fait que deux (très courtes) apparitions.
D'ailleurs la quintessence des personnages est ici réduite à sa plus simple expression. On est dans le principe de caricature, à savoir que le trait est volontairement exagéré : valeureux et mal dégrossi pour d'Artagnan, fourbe pour Richelieu, parfaitement stupide pour Bonacieux.
Ceci couplé à l'air perpétuellement surpris des marionnettes aux yeux en billes de loto fait qu'on peine parfois à prendre tout cela au sérieux.
Il faut bien le dire, je ne suis clairement pas la cible de cette adaptation. Il faut donc la prendre pour ce qu’elle est : avant d’être une version des Trois mousquetaires, le film de Janis Cimermanis est un long métrage d’animation minutieux, à l’ancienne, qui déborde d’amour pour la marionnette.
À une époque ou l’animation traditionnelle devient rare, ce travail d’artisan est rafraichissant et c’est déjà pas mal.
Nicolas
Roman d'Alexandre Dumas
Adapté au cinéma par Janis Cimermanis
« Je suis venu à Paris avec quatre écus dans ma poche, et je me serais battu avec quiconque m'aurait dit que je n'étais pas en état d'acheter le Louvre »
Au départ, les trois Mousquetaires c'est l'archétype du roman de cape et d'épée. Tout le monde a lu (ou connais) ce roman d'Alexandre Dumas qui décrit comment D'Artagnan, jeune impétueux et fine lame, quittera sa Gascogne natale dans l'espoir de devenir mousquetaire du roi.
En chemin, il rencontrera une foule de personnages romantiques admirablement campés, le fameux trio de mousquetaires d'abord, mais également Richelieu et ses sbires, la perfide Milady de Winter, en passant par Anne d'Autriche et son amant le Duc de Buckingham.
Dumas parvient avec brio à nous parler de l'Histoire en la mêlant avec l'histoire ou comment des personnages de fiction (Milady, Constance Bonacieux, Rochefort...) côtoient les grandes figures passées à la postérité (Buckingam, Louis XIII mais aussi D'Artagnan ou Athos), pour mieux romancer des évènements réels marquants (Le Siège de la Rochelle).
En sommes, une intrigue politique mêlée de vérités et d'anecdotes historiques revisitées, déformées, fantasmées par l'imagination fertile de l'auteur qui les anime d'un souffle romanesque et épique émaillé de rebondissements rocambolesques et saupoudré d'aventure avec un grand A.
Multi-adapté, rançon de la gloire, Les trois mousquetaires est un roman qui n'a pas faibli et qui fascine encore aujourd'hui.
L’animation image par image, une prouesse technique artisanale qui laisse rêveur !
Janis Cimermanis a tiré des Trois mousquetaires un film d'animation à base de marionnettes, une première pour ce classique. D'ailleurs, le réalisateur Letton n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il s'agit de son deuxième long métrage (après Prop & Berta en 2000).
Son film, destiné à la jeunesse, n'adapte que les deux premières parties du roman (de l'arrivée de d'Artagnan à Paris à la conclusion de l'affaire des ferrets de la reine, occultant le siège de la Rochelle et la dernière partie sur Milady), soit les passages les plus connus.
Au niveau visuel le film est plutôt léché. Le choix d'une animation traditionnelle à base de marionnettes animées images par images confère au métrage un sacré cachet qui n'est pas sans rappeler les formidables travaux du génial Ray Harryhausen (mais si vous le connaissez, le combat des squelettes dans «Jason et les Argonautes», c'était lui). En témoignent des mouvements légèrement saccadés et une matérialité impossible à obtenir dans un film d'animation high tech en 3D.
Bien entendu, cette patte artisanale a un prix, car c'est un travail de titan, jugez plutôt : 65 000 heures de labeur pour 30 minutes d'un film qui dure 1 h 15 !
Un travail minutieux, qui force le respect et qui séduit par son authenticité et sa simplicité. Les images sont belles, elles fourmillent de petits détails d'orfèvre, le travail sur les arrières plans, les éclairages et les costumes est formidable.
De même, les combats à l'épée sont étonnement précis pour un métrage à base de marionnettes. Les mouvements et les passes d'armes sont agréablement réalistes et ont apparemment été supervisés par un véritable escrimeur.
Autant d'éléments qui font vivre de manière étonnante ce 17ème siècle et sa noblesse d'épée.
Et l’histoire dans tout ça ?
Malheureusement, la performance technique a tendance à se faire au détriment d'un scénario qui simplifie (œuvre pour la jeunesse oblige) l'histoire originale et perd en route ce qui faisait le principal attrait du roman : son panache dévastateur.
Certes, tout est là ou presque, puisque le déroulement suis le roman de près, mais de manière accélérée, comme autant de passages obligés, des tableaux certes très beaux, mais qui manquent de liant entre eu pour s'assembler en une intrigue harmonieuse qui serait plaisante à suivre.
A plusieurs reprises les péripéties apparaissent peu claires pour qui ne connait pas déjà par cœur cette histoire. La faute à des ellipses narratives parfois mal gérées pour faire rentrer l'intrigue d'un roman de 900 pages dans les limites d'un film d'à peine plus d'une heure.
L'autre conséquence, c'est que beaucoup de personnages mythiques sont sous-exploités. Ainsi on ne voit quasiment pas les trois mousquetaires du titre, qui servent surtout de faire-valoir à D'Artagnan, quant à Milady elle ne fait que deux (très courtes) apparitions.
D'ailleurs la quintessence des personnages est ici réduite à sa plus simple expression. On est dans le principe de caricature, à savoir que le trait est volontairement exagéré : valeureux et mal dégrossi pour d'Artagnan, fourbe pour Richelieu, parfaitement stupide pour Bonacieux.
Ceci couplé à l'air perpétuellement surpris des marionnettes aux yeux en billes de loto fait qu'on peine parfois à prendre tout cela au sérieux.
Une adaptation clairement orientée jeunesse
Il faut bien le dire, je ne suis clairement pas la cible de cette adaptation. Il faut donc la prendre pour ce qu’elle est : avant d’être une version des Trois mousquetaires, le film de Janis Cimermanis est un long métrage d’animation minutieux, à l’ancienne, qui déborde d’amour pour la marionnette.
À une époque ou l’animation traditionnelle devient rare, ce travail d’artisan est rafraichissant et c’est déjà pas mal.
Nicolas
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