Le Voyage dans le passé : Amour, passion, dévouement, traumatisme de la Grande Guerre...
On retrouve beaucoup des thèmes de prédilection du grand écrivain Autrichien Stefan Zweig dans cette nouvelle, longtemps oubliée.
Un roman de Stefan Zweig
Disponible en texte lu chez Audiolib
Adapté au cinéma par le réalisateur Patrice Leconte sous le titre "Une promesse" à l'affiche en ce moment !
L'éditeur Grasset d'ailleurs, remercie Mme Valérie Bollaert, auteur d'une thèse "Passion et angoisse dans les nouvelles de Stefan Zweig" d'avoir attiré son attention sur cette nouvelle inédite.
Avant-propos du traducteur Baptiste Touverey :
"Il semble que Zweig ait voulu répondre à sa manière à la grande question : l'amour résiste-t-il à tout?
Résiste-t-il à l'usure du temps, à la trahison, à une guerre mondiale?
Louis, le héros, jeune homme pauvre mû par une "volonté fanatique" est tombé amoureux de la femme de son riche bienfaiteur.
Elle l'aime aussi, mais il est envoyé en mission au Mexique pour plusieurs mois.
Elle a promis de se donner à lui quand il reviendrait ; hélas, ce retour ne cessera d'être différé : la guerre de 1914-1918 éclate, interdisant toute traversée de l'Atlantique aux ressortissants des pays ennemis de l'Angleterre. Louis, devenu riche et puissant, se marie et fonde une famille. Les retrouvailles, neuf ans plus tard, ont un goût amer".
Alors que le texte superbe met l'accent sur Louis : ses tourments, ses doutes, son obsession ; le réalisateur qui joue a fonds la carte du Romantisme a pris le parti de centrer sa caméra sur la jeune épouse.
Réservée, souriante, gracieuse ; c'est en apprenant le départ de Louis, que ses regards, ses gestes dévoilent sa passion inavouée.
Dans le film, le rôle du mari est très présent. Joué magnifiquement par un Richard Madden grand patron d'une industrie prospère. A la fois jaloux et admiratif du parcours de son jeune protégé, c'est lui qui est à l'origine de la séparation des deux amants alors que l'auteur en avait fait un personnage secondaire et très effacé.
Certains trouveront le rythme du film un peu lent. Pour ma part, l'ambiance, la lumière, les non dits, les gestes empreints de retenue m'ont séduites et même si le scénario n'a pas suivi exactement le récit, l'ordre des chapitres ; j'ai pris plaisir à me laisser emporter par cette histoire d'un amour emporté dans la tourmente de la grande Histoire.
Un seul bémol : Quel dommage que Patrice Leconte n'ait gardé le titre de la nouvelle beaucoup plus fidèle et évocateur que celui d'"Une promesse" réducteur et bien fade.
Je ne résiste pas au plaisir de citer un court extrait pour vous donner envie de lire cette courte histoire à l'écriture magnifique où chaque mot, chaque dialogue a sa place... à lire comme un poème!
"Les dix jours qui les séparaient du départ, ils les passèrent tous deux ans un état de continuelle frénésie. La soudaine explosion des sentiments qu'ils s'étaient avoués, par l'immense puissance de son souffle, avait fait voler en éclats toutes les digues et barrières, toutes les convenances et les précautions : comme des animaux, brûlants et avides, ils tombaient dans les bras l'un de l'autre quand ils se croisaient dans un couloir obscur, derrière une porte, dans un coin, profitant de deux minutes volées ; la main voulait sentir la main, la lèvre la lèvre, le sang inquiet sentir son frère, tout s'enfiévrait de tout, chaque nerf brûlait de sentir contre lui le pied, la main, la robe, une partie vivante, n'importe laquelle, d'un corps qui se languissait de lui."
Christine
Un roman de Stefan Zweig
Disponible en texte lu chez Audiolib
Adapté au cinéma par le réalisateur Patrice Leconte sous le titre "Une promesse" à l'affiche en ce moment !
L'éditeur Grasset d'ailleurs, remercie Mme Valérie Bollaert, auteur d'une thèse "Passion et angoisse dans les nouvelles de Stefan Zweig" d'avoir attiré son attention sur cette nouvelle inédite.
Avant-propos du traducteur Baptiste Touverey :
"Il semble que Zweig ait voulu répondre à sa manière à la grande question : l'amour résiste-t-il à tout?
Résiste-t-il à l'usure du temps, à la trahison, à une guerre mondiale?
Louis, le héros, jeune homme pauvre mû par une "volonté fanatique" est tombé amoureux de la femme de son riche bienfaiteur.
Elle l'aime aussi, mais il est envoyé en mission au Mexique pour plusieurs mois.
Elle a promis de se donner à lui quand il reviendrait ; hélas, ce retour ne cessera d'être différé : la guerre de 1914-1918 éclate, interdisant toute traversée de l'Atlantique aux ressortissants des pays ennemis de l'Angleterre. Louis, devenu riche et puissant, se marie et fonde une famille. Les retrouvailles, neuf ans plus tard, ont un goût amer".
Alors que le texte superbe met l'accent sur Louis : ses tourments, ses doutes, son obsession ; le réalisateur qui joue a fonds la carte du Romantisme a pris le parti de centrer sa caméra sur la jeune épouse.
Réservée, souriante, gracieuse ; c'est en apprenant le départ de Louis, que ses regards, ses gestes dévoilent sa passion inavouée.
Dans le film, le rôle du mari est très présent. Joué magnifiquement par un Richard Madden grand patron d'une industrie prospère. A la fois jaloux et admiratif du parcours de son jeune protégé, c'est lui qui est à l'origine de la séparation des deux amants alors que l'auteur en avait fait un personnage secondaire et très effacé.
Certains trouveront le rythme du film un peu lent. Pour ma part, l'ambiance, la lumière, les non dits, les gestes empreints de retenue m'ont séduites et même si le scénario n'a pas suivi exactement le récit, l'ordre des chapitres ; j'ai pris plaisir à me laisser emporter par cette histoire d'un amour emporté dans la tourmente de la grande Histoire.
Un seul bémol : Quel dommage que Patrice Leconte n'ait gardé le titre de la nouvelle beaucoup plus fidèle et évocateur que celui d'"Une promesse" réducteur et bien fade.
Je ne résiste pas au plaisir de citer un court extrait pour vous donner envie de lire cette courte histoire à l'écriture magnifique où chaque mot, chaque dialogue a sa place... à lire comme un poème!
"Les dix jours qui les séparaient du départ, ils les passèrent tous deux ans un état de continuelle frénésie. La soudaine explosion des sentiments qu'ils s'étaient avoués, par l'immense puissance de son souffle, avait fait voler en éclats toutes les digues et barrières, toutes les convenances et les précautions : comme des animaux, brûlants et avides, ils tombaient dans les bras l'un de l'autre quand ils se croisaient dans un couloir obscur, derrière une porte, dans un coin, profitant de deux minutes volées ; la main voulait sentir la main, la lèvre la lèvre, le sang inquiet sentir son frère, tout s'enfiévrait de tout, chaque nerf brûlait de sentir contre lui le pied, la main, la robe, une partie vivante, n'importe laquelle, d'un corps qui se languissait de lui."
Christine
Aucun commentaire: