Avatar, le Dernier Maitre de l’Air 2/2 : le film à réhabiliter !

L’adaptation à gros budget du Dernier Maitre de l’Air par M. Night Shyamalan, sortie en 2010, a profondément déçu. Quatre ans plus tard, alors que les projets de suites semblent aux oubliettes, que peut-on retenir du film ? Est-ce une mauvaise adaptation ou un mauvais film ? Les deux ?

l'état de l'avatar qui donne à Aang la pleine possession de ses pouvoirs !



Un film de M. Night Shyamalan
Avatar, le Dernier Maitre de l’Air 1/2 : la série animée qui dépote ! 

Un scénario mal pensé…


Soyons clairs : le film de M. Night Shyamalan n’est pas réussi.

De ce qui faisait le sel de la série on ne garde rien, ni l’esprit, ni l'humour, ni la richesse de l’univers. Le film n’est pas assez bien pensé pour condenser en deux heures ce que la série racontait en plus de dix !

Il manque un tas d’éléments qui auraient pu étoffer l’histoire. Car pour raconter l’intégralité de la saison 1, le scénario opère des coupes franches qui donnent l’impression que les personnages ne font que passer d’un endroit à un autre.

Sans compter que certains éléments semblent sortis de nulle part, à l’image de la  romance superficielle entre Sokka et la Princesse Yue.

Quand au trio de héros, censés porter le film, ils sont extrêmement falots ! 


…(des)servi par une distribution en dent de scie…


Mais le principal problème du Dernier Maitre de l’Air, c’est sa distribution. Les acteurs sont presque tous calamiteux. Le niveau (quasi amateur parfois) est difficile à croire pour un film de ce calibre, pourtant réalisé par un cinéaste habitué aux choix de casting judicieux.

À l’image du Seigneur du feu, parfaitement ridicule, interprété par un Cliff Curtis qui grimace et cabotine à n’en plus finir. Ou de Noah Ringer, qui incarne l’Avatar Aang, aussi mauvais acteur que bon combattant (il est parfait dans les scènes de combat).


Après 100 ans, l'avatar se libère : le monde est sur le point de changer.

Le reste du casting est à l’avenant : des acteurs qui vont de moyen à très mauvais et qui jouent maladroitement des répliques mal écrites (les plans du Seigneur du feu, au secours !).

Heureusement, il faut quand même noter les exceptions de cette Bérézina, les personnages de Iroh et de Zuko, incarnés par Dev Patel et Shaun Toub, qui parviennent à donner une certaine épaisseur à leurs personnages, les meilleurs du film. 


…rattrapé par un univers visuel et une mise en scène soignés…


Alors, me direz-vous, que reste t-il ? Et bien tout le reste !

La mise en scène de Shyamalan est pleine de poésie, les plans sont longs, aériens...Zen !

Shyamalan prend son temps pour filmer. Une ambiance calme et posée, à rebours du film d’action nerveux. C’est beau et envoutant, tout simplement.

Visuellement le film est une réussite éclatante. Les effets spéciaux et les décors, féériques et majestueux, rendent justice au visuel de la série, mais sans le singer ou le copier. C’est-à-dire que le film possède un style visuel qui lui est propre et des partis pris artistiques très réussis.

Je pense que Shyamalan était la bonne personne pour faire ce film, avec ce scénario bancal et ces acteurs moyens. Sa mise en scène, élégante et contemplative, parvient à extraire un peu de sens du scénario.

Il arrive (péniblement c'est vrai) à diriger quelques acteurs mauvais. Et surtout, il exploite les superbes décors qui sont à sa disposition, pour leur donner une certaine majesté et met en scène les combats comme de véritables spectacles de danse.

Il est très clair que Shyamalan est parfaitement conscient des faiblesses du matériel sur lequel il travail. Pour compenser la pauvreté du fond, il livre un film extrêmement visuel.


…mais qui se trompe de cible !


Pourtant, c'est aussi là que le film c'est planté. Il a été mal pensé par rapport au public cible. Un jeune public que ça n’intéresse pas du tout de voir des gens faire du Taï Shi pendant des heures.

Car le film est aussi contemplatif que la série d’origine est survitaminée. C’est trop lent et mou pour le jeune public, trop propret et vide pour les adultes.    

Il y a une rupture de ton sèche et radicale entre l’adaptation et son modèle. Comme si le film avait été accouché dans la douleur, tiraillé entre des objectifs contradictoires, donnant lieu à un objet cinématographique étrange : ni film pour enfant, ni film pour adulte, ni film d’auteur, ni blockbuster…


Pas facile de maitriser l'eau

Alors, qu’est-ce que je pense du film ?


Canard boiteux, détesté autant par les fans de la série que par les cinéphiles, Le Dernier Maitre de l’Air semble massivement considéré comme un nanar.

Certes, l’adaptation est inférieure à l’original. Pourtant, au risque de vous étonner, j’aime beaucoup ce film !

La mise en scène est magnifique et inspirée, la photographie est somptueuse, les décors sont à tomber par terre et la musique de James Newton Howard emballe parfaitement le tout.

Je suis littéralement transporté par la lenteur du film. Il y règne une certaine magie et un souffle épique grandiose. C’est naïf, c’est touchant, c’est démesuré, c’est contemplatif et épique. C’est jouissif tout simplement.

Un plaisir de pure forme, que je revois régulièrement et que j’apprécie d’autant plus que tout le monde le déteste.


La suite ?


Le film de Shyamalan n’adapte que la première saison de la série. Il était prévu à l’origine une trilogie cinématographique, un film par saison.

Or le premier volet a moyennement marché. Le bouche à oreille fut désastreux et le retour critique catastrophique.

Quatre ans après la sortie du film, il est probable que Le Dernier Maitre de l’Air rejoigne la liste (grandissante) des adaptations de Fantasy limitées à un seul volet.

La bonne nouvelle, c’est que la suite existe, il suffit de regarder la série animée !


Nicolas
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