Le Hobbit - Un voyage inattendu : le parfum de l’Aventure !

Mission accomplie et bien accomplie par Peter Jackson qui retourne dans l’univers de Tolkien et rempile pour trois films qui prennent place avant l’épique saga du Seigneur des Anneaux.

Un film qui prend son temps


Un voyage Inattendu est un film imposant. Les scènes d’exposition sont longues, très longues. L'histoire met du temps à s’installer, beaucoup de temps.

D’un autre côté dans le paysage cinématographique actuel dopé à la caméra branlante et au montage épileptique, quel bonheur de voir un film qui se pose, qui prend le temps de raconter les choses.

D’autant que, si vous avez lu Tolkien, vous saurez de quoi je parle : c’est très descriptif, ça met du temps à se mettre en place et le récit est émaillé de détails plus ou moins triviaux qui donnent de l’épaisseur à l’univers.

Un livre moins dense


Il faut dire que la matière originale est plus light que l’épique trilogie du Seigneur des Anneaux. Le roman est beaucoup plus lumineux et plus léger. L’avantage, c’est que Jackson contraint (pour des raisons commerciales) de diluer l’intrigue du livre sur trois films, peut palier au principal problème de sa trilogie d’origine : prendre le temps de raconter la Terre du Milieu et notamment développer le peuple nain.

Le réalisateur pioche allègrement dans le bestiaire de Tolkien et dans la mythologie du monde d’Arda, sans faire de concessions, ni sur l’adaptation du roman, ni sur le rythme du film. En récupérant à droite et à gauche, dans les appendices du Seigneur des Anneaux, il est à même de nous livrer un film assez touffu et surtout plus sombre que prévu.

En ce sens, Un Voyage inattendu est un véritable préquel à la saga de l’Anneau, ce que n’était pas le roman (écrit avant la trilogie). Il ne s’agit pas tant des appels du pied au fan, mais plutôt de cette impression que les évènements conduisant au seigneur des Anneaux se mettent en place avec un beau sentiment de continuité.

On prend les même et on recommence dix ans plus tard


Certes, la prise de risque est minime. C’est la même recette qui a fonctionné au début des années 2000. Les mêmes plans iconiques virevoltants, le même sens de l’épique. C’est la même chose, mais en plus moderne.

Gollum de retour !


D’ailleurs, il ne faut pas se mentir, la trame est plus ou moins calquée sur celle de La Communauté de l’Anneau. Les étapes sont à peu près les mêmes, le chemin est balisé. À la fin, on a surtout l’impression d’avoir assisté à un grand prologue de luxe et que l’aventure n’est même pas vraiment commencée…Après trois heures de film !

Au niveau des personnages, la caractérisation n’est que partiellement réussie. Comme dans le roman, il est bien difficile de distinguer un nain d’un autre en dehors de Balin et de Thorin.

Recherche de cohérence


Pourtant, comme c’est la même équipe aux manettes, on est certain d’avoir un spectacle raccord avec le Seigneur des Anneaux cohérent du début à la fin.

Thorin écu de chène, ultra iconisé par Jackson


Sans compter que le film recèle de vraies scènes d’anthologie : la première attaque des Wargs ou cette séquence ahurissante de jeu de devinettes entre Gollum et Bilbo…

Le film respire et ça fait du bien. Des plans amples, une mise en scène limpide, une gestion de l’espace de folie, de la lisibilité, de l’ampleur…Bref, du cinéma épique comme on en voit rarement, dans la lignée de Ben Hur ou des films de Cecil B. DeMille.

Une fois n’est pas coutume, un prequel qui sera plus agréable à regarder dans l’ordre chronologique que dans l’ordre de production.

Nicolas 

La critique de la seconde partie, La Désolation de Smaug, sera publiée le samedi 11 janvier 2014.

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