Argo ou l'embrasement cosmique

Roman d' Antonio Mendez et Matt Baglio
Adapté au cinéma par Ben Affleck

Vraie "fausse" affiche du film Argo

Téhéran novembre 1979

La révolution islamique vient d'emporter dans son sillon les vestiges d'une monarchie agonisante. Animés par un fort ressentiment anti-américain, les gardiens de la révolution investissent l'ambassade US par la force. Parmi ceux qui deviendront" les otages de Téhéran", six diplomates trouvent refuge à l'ambassade canadienne.

Ce point d'orgue entre les États-Unis et la jeune république iranienne  cristallisera pendant plus de 35 ans les relations entre les deux pays.

Et comble de la situation, c'est la déclassification d'un dossier secret défense de la CIA orchestrée par la maison Blanche qui a changé la donne.

Coup de poker

Le roman de Tony Mendez, ex-agent de la CIA, est digne d'un des meilleurs roman de John Le Carre. Ici pas de James Bond, seulement des hommes aguéris aux méthodes d'exfiltrations aussi diverses qu' inattendues.

Et c'est ici que la fiction rejoint la réalité, ou peut-être l'inverse ?  Car le plan proposé à l'exécutif par ces besogneux de  l'Agence est à l'image d'une situation épineuse : transformer ces diplomates indésirables en une équipe de tournage hollywoodienne en repérages pour une saga de science fiction !

Les dessous d'ARGO

À la barbe des mollahs

"La question que je devais me poser était relativement simple : étais-je capable de m'introduire en Iran et de sauver les Américains ?"

Cette "coproduction"  Hollywood-CIA est très représentative d'un certain savoir faire hérité des missions clandestines de la guerre froide. Une connivence que la Mecque du cinéma gardera sous silence pendant plus de 20 ans.

En s'inspirant des dessous de cette opération, Ben Affleck signe là un thriller parfaitement maitrisé.
Certes, même s'il prend quelques libertés avec la vérité historique, Argo atteint son objectif grâce à un scénario habile  et pédagogique : comprendre les tenants et les aboutissants des relations internationales entre L'Iran et l'Occident.

Mais la qualité première d'Argo a été d'ouvrir de nouvelles perspectives  politiques et culturelles. Un impact tant sur les officiels que sur l'homme de la rue qui a sans doute ouvert la porte à une nouvelle époque de normalisation avec le régime iranien.

Et ce n'est surement pas Michelle Obama qui dira le contraire au moment d'annoncer en direct lors de la célèbre cérémonie , l'attribution de l'Oscar  du meilleur film pour Argo en 2013.

La fiction venait de rejoindre la réalité...


Cédric

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